Portés disparus depuis 2008 en Tunisie : Le procès de 39 harraga disparus s’ouvre à El Kef (Tunisie)

16/04/2022 mis à jour: 18:19
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Centre de rétention

Finalement, la vérité a fini par éclater. Une trentaine de familles de harraga algériens disparus depuis 2008, dont 20 originaires de Annaba, ont été convoquées par les autorités judiciaires tunisiennes et leurs homologues algériennes pour assister au procès de leurs enfants qui s’est ouvert, hier, au tribunal correctionnel d’El Kef (Tunisie). Elles ont été notifiées officiellement par l’intermédiaire du représentant d’Interpol en Algérie. 

C’est ce qu’a appris El Watan des proches des accusés. Avec l’assistance des autorités algériennes, elles ont pris avant-hier un vol spécial Air Algérie vers la Tunisie, via l’aéroport international Rabah Bitat de Annaba, pour assister au procès de leurs proches. 

Portés disparus pour la plupart depuis 2008, ces jeunes candidats à l’émigration clandestine ont été arrêtés après que leurs embarcations artisanales aient chavirés dans les eaux territoriales tunisiennes. Après avoir été interceptés, ils ont été retenus pour les besoins des enquêtes sécuritaires avant d’être secrètement détenus dans des prisons sans que leurs familles ne soient informées. 

Ni les déplacements des collectifs des familles des migrants disparus en Tunisie pour réclamer leurs enfants ni les interventions des avocats algériens dans les instances judiciaires tunisiennes encore moins celles des associations des harraga disparus n’ont pu être informés sur le sort de ces candidats à l’émigration clandestine. 

A plusieurs reprises, les mêmes familles des disparus avaient tenu des sit-in devant le consulat de Tunisie à Annaba. Au cours de leurs rassemblements, les parents de harraga disparus criaient que leurs rejetons croupissent bel et bien dans les geôles tunisiennes, tout en brandissant leurs photos. Toujours en vain. Les services de sécurité de Ben Ali, le président de la Tunisie  déchu en 2011, n’ont laissé aucune information fuiter sur le sort des jeunes Algériens disparus, même si la loi et les traités internationaux obligent les autorités tunisiennes à communiquer à leurs homologues algériennes les informations liées aux ressortissants algériens arrêtés sur leur territoire. 

Ainsi, les autorités tunisiennes affichaient à chaque fois un démenti catégorique face à toutes les réclamations des Algériens proches des disparus. 

Au moment de mettre sous presse, on ignore le sort réservé par la justice tunisienne aux jeunes Algériens poursuivis, entre autres, pour «entrée irrégulière sur le territoire tunisien». A suivre…  

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