Pluviométrie : La pire année depuis près de 40 ans à Tizi Ouzou ?

03/05/2023 mis à jour: 01:02
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Selon un comparatif réalisé par M. Malek Abdesselam, docteur en hydrologie et directeur du laboratoire de recherche sur l’eau à l’Université de Tizi Ouzou, l’année en cours est la pire depuis près de 40 ans en matière d’apport pluviométrique.

L’étude, qui concerne la région de Tizi Ouzou sur la période allant de l’année 1984 jusqu’au mois d’avril dernier, confirme par les chiffres le constat empirique d’un net recul des apports en précipitations dans cette partie du pays comptant parmi les territoires les plus arrosés au niveau national. Près de 40% de déficit sur les moyennes interannuelles de précipitations jusqu’ici.

Seulement 443 mm de pluie ont été enregistrés alors que la moyenne interannuelle sur la période est de 780 mm. Un manque qu’il sera à peine possible de symboliquement tempérer, encore moins combler, d’ici le mois d’août prochain, mois de clôture de «l’année hydrologique», selon le calendrier des spécialistes.

Il faudra remonter à plusieurs années pour retrouver des seuils négatifs comparables, selon les données communiquées par le docteur Abdesselam. Ainsi, l’année hydrologique 1988-1989, (de septembre à août) n’a connu que 505 mm de précipitations, l’année 1995-1996 juste 500 mm, tandis que pour l’année hydrologique 2000-2001 la région n’a pu recevoir que 462 mm de pluie.

En termes de pics positifs, l’année hydrologique 2001-2002 s’est placée comme la plus généreuse sur les près de 40 années concernées par l’étude, avec 1218 mm de précipitations, soit pas très loin du double de la moyenne interannuelle.

Sur les 19 années qui ont suivi,  13 ont enregistré des apports au-dessus de la moyenne, alors que 6 ont connu des déficits d’inégales importances. Les trois dernières années font partie des années déficitaires.  Plus qu’une perturbation du cycle de l’eau (répartition aléatoire des précipitations et extrêmes climatiques), on assiste donc à une diminution quantitative importante des apports pluviométriques sur l’ensemble.

L’alternance des cycles négatifs et positifs en la matière tend par ailleurs à être dominée par une tendance à la baisse, au mieux au maintien de taux proches de la moyenne, si on exclut les exceptions représentées par quelques années. M. Abdesselam et son équipe s’emploient depuis plusieurs années à optimiser le recueil de la ressource disponible et limiter les perditions en mer.

Ils ont contribué largement au projet de pompage de l’eau du cours du Sebaou vers le barrage de Taksebt, qui, à l’image de nombreux ouvrages hydraulique du pays, subit un déficit chronique. 

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