Plus de 200 Palestiniens assassinés depuis le début de l’année : Palestine, l’agression permanente

08/10/2023 mis à jour: 21:13
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Photo : D. R.

L’arrivée au pouvoir d’un gouvernement israélien très dur complique davantage la vie des populations palestiniennes. Depuis sa nomination en décembre 2021, l’équipe formée par le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, engage un bras de fer permanent avec les populations des Territoires occupés : des opérations meurtrières sont menées périodiquement dans les camps de Jénine et de Naplouse, entre autres.

Des agressions à répétition avec leur lot de morts. La bande de Ghaza a subi des attaques meurtrières depuis au moins 2008. L’opération «Plomb durci», lancée contre l’enclave, a provoqué la mort d’au moins 1400 Palestiniens. Le bilan humain sera plus lourd en 2014 après l’opération «Bordure protectrice», qui a fait au moins 2251 morts, dont 551 enfants. En 2021, les attaques criminelles de l’armée d’occupation israélienne ont provoqué la mort de 232 Palestiniens, dont 65 enfants.

En mai dernier, épisode ultime d’une série d’attaques sanglantes contre cette enclave sous blocus, 15 Ghazaouis ont trouvé la mort dans des bombardements aveugles. La situation humanitaire en Palestine occupée est désastreuse : jusqu’en août dernier, au moins 216 Palestiniens sont assassinés dans diverses opérations de l’armée israélienne. L’envoyé de l’ONU au Moyen-Orient, Tor Wennesland, a confirmé, le 27 septembre dernier, lors de la réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur les derniers développement en Palestine, la poursuite de l’«expansion» des colonies israéliennes «sur fond de violences, de provocations ininterrompues et de recul du financement de l’aide à la population palestinienne».

En dépit de la résolution 2334 (2016), qui appelle à «des mesures immédiates pour prévenir tous les actes de violence contre les civils, y compris les actes de terreur, ainsi que tous les actes de provocation et de destruction», le coordonateur spécial pour le processus de paix «a constaté que la violence quotidienne se poursuit». La situation ne s’est guère arrangée avec le «plan de paix» proposée par l’administration de l’ex-président américain  Donald Trump, en janvier 2020.

Point de retour des réfugiés, El Qods-Est placé sous souveraineté israélienne, un Etat palestinien «d’un seul tenant» est souhaité, mais guère viable, malgré les propositions d’un «corridor» entre la bande de Ghaza et la Cisjordanie... Le plan, salué par les alliés israéliens de l’administration américaine, propose une «solution à deux Etats», mais la réalité des colonies contredit ces souhaits. «Généreux envers Israël, le plan Netanyahu-Trump se montre plus que pingre envers les Palestiniens», résume le professeur de sciences politiques Jean-Paul Chagnollaud, dans une tribune au Monde, soulignant : «Unilatéral, (le plan, ndlr) offre à Israël la possibilité d’annexer une grande partie de la Cisjordanie, ne laissant aux Palestiniens que la vague perspective d’obtenir des ‘‘bantoustans’’ discontinus.»

«Disparition sans date claire de décès ni cérémonie»

L’arrivée au pouvoir d’un gouvernement israélien très dur complique davantage la vie des populations palestiniennes. Depuis sa nomination en décembre 2021, l’équipe formée par le Premier ministre, Benyamin Netanyahu, engage un bras de fer permanent avec les populations des territoires occupés : des opérations meurtrières sont menées périodiquement dans les camps de Jénine et de Naplouse, entre autres. «Depuis sa nomination, le gouvernement (israélien, ndlr) a choisi d’appliquer une politique de ‘‘la main forte’’, une ligne dure avec une volonté de frapper fort», constate dans un entretien au Monde Dominique Vidal, journaliste indépendant et membre du bureau de l’Institut de recherche et d’études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO).

Que proposent les pays arabes pour la prise en charge des droits des Palestiniens ? Si l’Algérie exprime son adhésion à l’initiative de paix arabe adoptée lors du sommet arabe de Beyrouth (2002) et fondée sur le principe du retrait total des territoires arabes occupés en échange de la paix, la «normalisation» est en marche dans presque tous les autres Etats de la région. Les «accords d’Abraham» signés le 15 septembre 2020 entre Benyamin Netanyahu, d’une part, et les ministres des Affaires étrangères des Emirats arabes unis et de Bahreïn, profitent exclusivement aux seuls Israéliens.

Impopulaire dans les opinions publiques arabes, le processus en cours dans ces pays (Emirats arabes unis, Bahreïn, Soudan, Arabie Saoudite) renforce davantage Israël. Pourtant, il y a 30 ans, la signature des Accords d’Oslo en septembre 1993 entre Yasser Arafat, président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), et Yitzhak Rabin, Premier ministre d’Israël, devait permettre de créer les conditions d’un règlement juste du conflit.

Le processus s’est délité en cours de route, et ses partisans ont dû déchanter. «Il faudra dix ans de tractations, de répression, de colonisation, d’attentats pour que ce que l’on appelle ‘‘le processus de paix’’ sombre corps et biens», tranche le journaliste Alain Gresh, dans un dossier consacré par Orient XXI aux 30 ans des accords signés sous l’égide du président américain Bill Clinton. Pour Christian Jouret, diplomate, le «processus d’Oslo» aura connu «trois temps forts : un démarrage en fanfare, puis une longue agonie de plusieurs décennies et enfin une disparition sans date claire de décès ni cérémonie».

Pour M. Gresh, il existe de «nombreuses raisons à cet échec, mais la principale est le refus des Israéliens et de leur gouvernement de reconnaître les Palestiniens comme des égaux». «A chaque moment de la négociation, ce qui a prévalu ce sont les intérêts des Israéliens au détriment de ceux des Palestiniens ; et, malgré le rapport de forces défavorable entre les deux parties, à chaque moment, les Etats-Unis et les Européens ont fait pression sur la partie la plus faible pour qu’elle fasse encore plus de concessions», soutient-il. La situation reste à ce jour inchangée. Avec toujours le renforcement du régime d’apartheid.

L’Algérie appelle à une intervention immédiate pour protéger le peuple palestinien

L’Algérie a exprimé sa «profonde» inquiétude face à l’escalade des agressions israéliennes barbares contre la bande de Ghaza, qui ont coûté la vie à des dizaines de Palestiniens innocents, appelant la communauté internationale à intervenir immédiatement, à travers les instances internationales concernées, pour protéger le peuple palestinien contre la brutalité et la criminalité sionistes, a indiqué hier un communiqué du ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger.

«L’Algérie suit avec une profonde inquiétude l’escalade des agressions israéliennes barbares contre la bande de Ghaza, qui ont coûté la vie à des dizaines d’innocents enfants du peuple palestinien, tombés en martyrs face à l’entêtement de l’occupation sioniste dans sa politique d’oppression et de persécution imposée au vaillant peuple palestinien», lit-on dans le communiqué. L’Algérie «condamne vigoureusement ces politiques et pratiques contraires aux règles humaines les plus élémentaires et à la légalité internationale», ajoute la même source.

L’Algérie «appelle à nouveau la communauté internationale à intervenir immédiatement, à travers les instances internationales concernées, pour protéger le peuple palestinien contre la brutalité et la criminalité, qui sont devenues la marque de fabrique de l’occupation sioniste des Territoires palestiniens», souligne le communiqué. L’Algérie demeure convaincue que l’occupation coloniale sioniste est «au cœur du conflit arabo-israélien» et que «mettre fin aux affres et aux tragédies découlant de ce conflit passe, sans nul doute, par le respect des droits nationaux légitimes du peuple palestinien et l’établissement de son Etat indépendant sur les frontières de 1967 avec El Qods pour capitale», conclut la même source.

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