Plus de 100 sites et édifices historiques détruits par Israël : Génocide culturel commis contre Ghaza

23/12/2023 mis à jour: 20:54
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La bande de Ghaza voit son patrimoine urbain et ses biens culturels partir en lambeaux suite aux bombardements massifs et intenses menés par Tsahal qui a, depuis le 7 octobre dernier, détruit plus d’une centaine de monuments historiques importants pour la mémoire universelle. Certaines ONG accusent Israël de cibler délibérément le patrimoine culturel et cultuel de l’enclave, une terre qui a vu passer, faut-il relever, nombre de civilisations.

 

L’on se souvient, après l’invasion de 2003, des forces américaines contre le pays du Tigre et de l’Euphrate, de la mise à sac de l’immense patrimoine babylonien qui se résume dans le pillage d’une collection estimée à plus de 15 000 pièces archéologiques du Musée national d’Irak, à Baghdad, dont 5000 sceaux-cylindres d’une très grande valeur. 

Ce saccage est considéré comme l’une des plus grandes catastrophes culturelles de l’histoire récente du Moyen-Orient. Certains de ces objets anciens remontent, selon l’Unesco, aux premiers jours de la civilisation humaine. 

Le patrimoine historique de la bande de Ghaza subit le même sort, sinon pire, suite aux bombardements massifs que mène Tsahal sur les Ghazaouis. Selon un rapport préliminaire de l’ONG catalane Heritage for Peace, «depuis le 7 octobre, plus 100 monuments culturels et sites historiques sont détruits». 

Rien n’échappe à l’armée sioniste : des sites historiques aux musées et zones archéologiques, en passant par les édifices religieux, le patrimoine de la ville – autrefois pôle culturel pour les civilisations qui ont occupé la région, depuis l’Egypte au début du XVe siècle avant J.-C jusqu’aux Grecs sous Alexandre le Grand, jusqu’aux empires romain, byzantin et ottoman – part en lambeaux, indique le rapport. 

«La mosquée al-Omari, la plus grande et la plus ancienne de la ville de Ghaza (nord), dont seul le minaret trône encore, a été pilonnée, le reste de ce lieu sacré et emblématique vieux de 1400 ans, n’est que murs de pierre blanche fissurés et éboulis», note le rapport, de même que les graves dommages subis par l’église Saint-Porphyre, considérée comme la troisième plus ancienne église du monde. 

L’aviation de Tsahal a aussi ciblé l’antique mosquée d'Uthman Qashqar, qui a été complètement détruite, ainsi que la mosquée historique d’Umayyad, vieille de plus de mille ans. La Maison du Coran, la demeure et le mihrab de l’imam Shafi’i et le bain de Samarra, qui date de plus de 13 siècles, ont eux aussi fait l’objet de destruction. Les agressions sionistes ont bombardé également huit musées, dont le musée de Rafah, le musée d’Al Qarara et le musée de Khan Yunis, et ce, outre la plupart des parties de la vieille ville de Ghaza et ses vestiges culturels, partis en poussière. 

«C’est une guerre encore plus sournoise que livre Israël contre le peuple palestinien à Ghaza, en détruisant des sites culturels de cette enclave», affirment certains observateurs relayés par des organisations de défense des droits humains, comme Euro-Mediterranean Human Rights Monitor qui qualifie l’ampleur des dégâts de «génocide culturel».

L’ONG de défense des droits humains, basée à Genève et qui couvre le Moyen-Orient, accuse l’armée israélienne de «cibler délibérément les monuments archéologiques de la bande de Ghaza». Cependant, l’on a souvenance, en 2001, lorsque dans les plateaux de tv occidentaux, on dénonçait à juste titre, d’ailleurs, à cor et à cri la destruction commise par les taliban qui avaient dynamité les gigantesques Bouddhas de Bamiyan en Afghanistan. Et c’est de bonne guerre. Mais motus et bouche cousue pour ces médias quand Tsahal s’en prend avec férocité aux biens culturels et religieux qui meublent la bande de Ghaza, cette langue de terre, peuplée depuis 3300 avant J.-C.

Farouk Baba-Hadji
 

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