Les prix du pétrole se reprenaient hier, après les pertes de la veille, pris en tenailles entre la libération de réserves stratégiques des pays consommateurs, la baisse de l’offre russe et l’effritement de la demande venant de Chine. Dans la matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin prenait 1,00% à 101,59 dollars.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en mai gagnait, quant à lui, 1,17% à 97,17 dollars. «Les prix du pétrole ont subi de nouvelles pressions» jeudi après-midi, ont fait constater les observateurs du marché. Si les deux références de l’or noir enregistrent une seconde perte hebdomadaire de suite, le Brent reste en hausse de plus de 30% depuis le début de l’année, et le WTI de près de 29%, a-t-on fait constater. Pour soulager la situation de l’offre sur le marché, l’Agence internationale de l’énergie (AIE), hors Etats-Unis, a promis de puiser 60 millions de barils dans les réserves d’urgence.
Une annonce qui fait suite à l’engagement du président des Etats-Unis, Joe Biden, de libérer 180 millions de barils supplémentaires lors des prochains mois. «Pourtant, malgré ces volumes sans précédent, des doutes subsistent quant à savoir si cet afflux d’offre permettra de combler le déficit en brut russe», affirment des analystes. «Les doutes sont également omniprésents quant à la capacité de l’Europe à se sevrer des approvisionnements énergétiques russes», ont-ils souligné, précisant que le pétrole russe représente 25% du total des importations européennes de pétrole et le gaz russe 45% du total. «La prolongation du confinement à Shanghai par les autorités de la ville a sans aucun doute contribué à la chute des prix», ont-ils fait constater.
La quasi-totalité des 25 millions d’habitants de Shanghai ont été confinés samedi dernier, au moment où la Chine affronte sa pire flambée épidémique depuis deux ans. «Cela signifie que la métropole économique de 25 millions d’habitants, qui représente environ 4% de la demande chinoise de pétrole, est condamnée à rester au point mort», soulignent-ils.