Selon une enquête Reuters, le prix du brut Brent se maintiendrait autour de 80 dollars et pourrait éventuellement dépasser les 90 dollars en 2024.
Les prévisions des différents cabinets et organisations mondiales liées à l’énergie, dont l’Opep et l’AIE, tablent sur une hausse de la demande de pétrole en 2024, ainsi qu’une stabilisation des prix autour de 80 à 90 dollars, même si l’incertitude géopolitique demeurera une donne incontournable, ce qui risque de perturber les variables ordinaires du marché et fausser les pronostics.
La préoccupation géopolitique sera ainsi plus élevée en 2024, en comparaison avec 2023, selon les analystes, et la prime de risque associée sera ainsi considérablement plus élevée.
Les attaques renouvelées contre des navires en mer Rouge, en dépit de la force américaine déployée dans la région, font craindre davantage de perturbations de la navigation maritime, ce qui pourrait influer sur la courbe des prix.
Selon une enquête Reuters, le prix du brut Brent se maintiendrait autour des 80 dollars et pourrait éventuellement dépasser les 90 dollars en 2024.
Une évolution qui sera liée aux facteurs géopolitiques, mais aussi à la mise en application des réductions annoncées par l’Opep+.
Plusieurs membres de l’alliance vont mettre en œuvre des réductions volontaires de production totalisant environ 2,2 millions de barils par jour, au début de cette année pour soutenir le marché.
L’OPEP+ réduit actuellement sa production d’environ 6 millions de b/j. Fitch Ratings estime que des développements géopolitiques inattendus liés au Moyen-Orient pourraient avoir des répercussions sur les prix du pétrole.
«Un choc des prix pourrait faire monter les prix du pétrole à 120 dollars le baril l’année prochaine. Des développements liés au conflit au Moyen-Orient pourraient s’accompagner d’un durcissement des conditions financières, d’une baisse de la confiance des entreprises et des consommateurs, ainsi que de corrections sur les marchés financiers», a déclaré l’agence de notation dans son rapport de fin d’année.
«La demande de pétrole devrait augmenter»
L’Energy Information Administration (EIA) aux Etats-Unis prévoit que les prix du brut Brent atteindront en moyenne 93 dollars le baril, estimant que la croissance de la production des pays non membres de l’OPEP compensera les réductions de production en cours de l’Organisation, contribuant ainsi à maintenir un «marché pétrolier mondial relativement équilibré l’année prochaine».
Bank of America s’attend, de son côté, à ce que les prix du Brent atteignent en moyenne 90 dollars le baril en 2024, et que ceux du brut West Texas Intermediate (WTI), la référence américaine, atteindront en moyenne 86 dollars le baril.
Goldman Sachs prévoit, pour sa part, que les prix du Brent atteindront en moyenne 94 dollars le baril, soulignant que la capacité de production inutilisée élevée pourrait limiter le potentiel de hausse des prix, en cas de choc inattendu.
L’Opep a souligné, dans son dernier rapport, que la croissance économique robuste observée au cours de l’année 2023, dans la plupart des économies, devrait se prolonger jusqu’en 2024.
Pour l’Organisation, la croissance économique mondiale, qui devrait s’établir à 2,6% pour l’année 2024, devrait jouer un rôle déterminant dans l’évolution de la demande mondiale de pétrole.
«A l’horizon 2024, la demande mondiale de pétrole devrait augmenter de 2,2 mb/j en glissement annuel. La demande de pétrole de l’OCDE devrait augmenter de 0,3 mb/j, alors que dans les pays non membres de l’OCDE, une augmentation de 2,0 mb/j en glissement annuel est prévue.
La Chine et le Moyen-Orient étant en tête, soutenus par les autres pays d’Asie et l’Inde.» Ces prévisions se concentrent, ajoute l’Opep, «sur une activité économique et pétrochimique soutenue» dans les principaux pays consommateurs, ce qui stimulera la demande de carburants de transport et de distillats en 2024.