Participation à des conférences internationales : Les enseignants universitaires et les étudiants soumis à une autorisation

15/08/2023 mis à jour: 01:45
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Photo : D. R.

Dorénavant, la participation à des conférences internationales est subordonnée pour les enseignants universitaires et les étudiants à un accord préalable des instances habilitées au niveau de leurs établissements.

En effet, selon une note du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, adressée le 12 août 2023 aux responsables des séminaires régionaux, au directeur général de la recherche scientifique et au développement technologique ainsi qu’aux directeurs des établissements universitaires, les enseignants universitaires et les étudiants algériens n’ont plus le droit de participer à des manifestations scientifiques internationales sans obtenir une autorisation officielle.

Les enseignants doivent solliciter et attendre le quitus des instances habilitées au niveau de leurs établissements universitaires ou de recherche pour prendre part à des rencontres à l’étranger. «Toutes les institutions universitaires et de recherche sont tenues de sensibiliser les participants à des manifestations internationales à la nécessité pour eux d’obtenir une autorisation préalable de leur institution, même si celle-ci ne relève pas du programme de déplacement de courte durée», écrit le ministère dans une note explicative.

Pourquoi une telle décision ? Les raisons invoquées par le département de Kamel Badari pour justifier cette condition sont liées à «l’utilisation abusive d’opinions et points de vue» qui peuvent sortir de leur contexte à des fins d’exploitation.

«Il nous a été donné de constater ces derniers temps la participation de certains étudiants et enseignants à des manifestations scientifiques internationales, soit en présentiel ou par visioconférence, de l’intérieur ou de l’extérieur du pays, sans informer ni avoir l’autorisation des instances habilitées au niveau de leurs établissements universitaires ou de recherche, ce qui peut provoquer des erreurs résultant de l’utilisation abusive de certaines opinions et points de vue ou les sortir de leur contexte et les exploiter à des fins négatives sans rapport avec le domaine de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique», argumente le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans sa missive.

C’est pourquoi, la tutelle invite les responsables des établissements universitaires à porter une attention particulière au suivi et à l’étude des demandes de participations à des événements d’ordre international.

Ce n’est pas la première que le ministère de l’Enseignement supérieur tente de «baliser» la participation aux universitaires algériens à des manifestations à l’étranger. Cette note est juste un rappel à l’ordre. Il y a quelques années les enseignants n’avaient d’ailleurs pas vraiment apprécié une circulaire dont le contenu allait dans le même sens que celle du 12 août 2023.

La communauté universitaire avait alors fait part de son «inquiétude». Il avait été demandé au ministère de l’Enseignement supérieur «de respecter» les libertés académiques et la liberté de recherche pour éviter tout acte arbitraire de l’administration contre les enseignants. Aujourd’hui encore, sitôt la note rendue publique, les enseignants n’ont pas manqué de réagir sur les réseaux sociaux qualifiant cette directive de «restrictive».

Amar Mohamed Amar docteur en histoire évoque le double discours de la tutelle qui «d’un côté, fait la promotion d’une université algérienne ouverte sur le monde, et de l’autre, reproduit des pratiques qui portent atteinte aux libertés académiques». Il y a probablement lieu de s’attendre à ce que dans les prochains jours le département dirigé par Kamel Badari rassure la communauté universitaire et précise davantage les objectifs de sa note. 
 

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