Le Musée national des Arts et Expressions culturelles traditionnelles, plus connu par le Palais Ahmed Bey de Constantine, a été choisi, hier, pour inaugurer les manifestations du mois du patrimoine, avec des activités diverses et variées qui s’étaleront jusqu’au 18 mai.
Une ouverture qui a été richement parée avec des menus de choix agrémentés par la participation d’organismes culturels, d’institutions, mais aussi des artisans venus présenter toute la beauté de notre patrimoine qu’il demeure difficile de cerner en une journée ou une seule manifestation.
La présence fortuite de touristes chinois en visite au Palais a donné un cachet spécial à cette journée marquée par une visite guidée animée par Meriem Guebaïlia, la directrice du Musée des Arts et des Expressions culturelles traditionnelles, qui a tenu à faire visiter à une délégation présidée par le directeur de la culture, l’espace aménagé dans les locaux de l’ancien tribunal situé à l’intérieur du Palais du Bey, et qui abrite une exposition unique en son genre et première à l’échelle nationale, présentant des objets grâce aux techniques holographiques.
Au milieu de la salle, un écran virtuel laisse apparaître une hôtesse habillée d’une belle gandoura constantinoise en train de présenter l’exposition aux visiteurs. Une initiative inédite qui tend à moderniser les méthodes de présentation du palais et de ses différents espaces, notamment pour les enfants qui peuvent s’installer et écouter les explications du guide, qui peut être une hôtesse ou même un personnage représentant Ahmed Bey lui-même, selon les explications qui nous ont été données sur les lieux.
La journée inaugurale du mois du patrimoine abritée par ce majestueux palais a été une occasion de présenter les œuvres et les travaux menés par le Musée national Cirta qui active depuis des années pour vulgariser l’histoire de la ville d’une manière pédagogique et accessible, ainsi que le Centre national de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques, représenté par l’éminent chercheur er spécialiste en la matière, Hocine Taoutaou.
Ce dernier a donné un aperçu sur les multiples ouvrages, travaux de recherche, publications, revues et autres articles réalisés par le Centre et qui sont publiés dans des revues prestigieuses, n’omettant pas de préciser au passage que le centre compte des chercheurs connus et reconnus à l’échelle mondiale.
La présence très remarquée à cette exposition a été celle de la bibliothèque urbaine Mostafa Nettour, de Bab El Kantara, représentée par sa directrice, Ouafia Derouaz, qui a donné un aperçu succinct sur les activités de cet établissement qui compte une des bibliothèques les plus riches de la wilaya, avec des ouvrages qui demeurent des sources de référence pour les chercheurs, mais qui compte aussi un support visuel réalisé durant la manifestation «Constantine capitale de la culture arabe 2015», qualifié un moyen audiovisuel sophistiqué qui permet de lire l’histoire de la ville de Constantine à travers les époques.
La participation des jeunes élèves de l’Ecole régionale des beaux-arts de Constantine à travers des œuvres relatant la thématique choisie pour cette année au mois du patrimoine et intitulée «Le patrimoine algérien et ses extensions africaines», a donné une touche artistique à cette journée, égayée aussi par la présence d’artisans ayant présenté des œuvres d’une extrême originalité. On citera surtout la collection de colliers traditionnels reflétant le patrimoine targui réalisés par Nedjma Hamdi, une craft designer venue d’Annaba.
Les traditions de la ville étaient présentes grâce au fameux quettar avec son rituel de distillation des eaux de fleurs d’oranger et de rosier, expliqué aux visiteurs par Oum Issam. Toute la joie de cette exposition a été l’œuvre des enfants de la crèche Disney Star de la ville d’El Khroub qui ont égayé par leur présence une magnifique qaâda célébrant la tradition de «qahwet el asser» au milieu du décor somptueux du Jardin des orangers.