Le ministre des Affaires étrangères turc, Mevlüt Cavusoglu, a annoncé hier la tenue d’une réunion trilatérale jeudi à Antalya (sud) avec ses homologues russe et ukrainien, première rencontre entre les deux hommes depuis le début de la guerre, rapporte l’AFP.
La Turquie organise trois jours de forum diplomatique auquel elle a convié Sergueï Lavrov, qui a confirmé sa venue ce week-end, selon le gouvernement turc qui espère aussi convaincre Dmytro Kouleba, le ministre ukrainien. La rencontre a été confirmée par Moscou, tandis que le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Oleg Nikolenko, a indiqué que «la possibilité d’une telle rencontre est envisagée».
La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a pour sa part indiqué sur la messagerie Telegram que «conformément à un accord au téléphone entre les présidents russe et turc (...), un contact est prévu en marge du forum diplomatique d’Antalya entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et celui de l’Ukraine, Dmytro Kouleba». Ce sera la première sortie de S. Lavrov depuis le début des hostilités hors de Russie.
Un peu plus tard, est entamée la troisième session des négociations russo-ukrainiennes visant à trouver un règlement au conflit en Ukraine au Bélarus, ont rapporté les agences de presse russe et bélarusse. «Le troisième round des pourparlers a commencé à Belovejskaïa Pouchtcha», Parc national à la frontière entre le Bélarus et la Pologne, a indiqué l’agence de presse bélarusse Belta sur son compte Telegram.
De son côté, le ministre des Affaires étrangères chinois, Wang Yi, a qualifié l’amitié entre Pékin et Moscou de «solide comme un roc». «L’amitié entre les deux peuples est solide comme un roc et les perspectives de coopération future sont immenses», a affirmé Wang, lors de sa conférence de presse annuelle en marge de la session parlementaire. «La Chine et la Russie, toutes deux membres permanents du Conseil de sécurité de l’Onu, sont les partenaires stratégiques les plus importants l’un pour l’autre», a-t-il ajouté, estimant que Pékin et Moscou «contribuent» à la paix et la stabilité dans le monde.
Le chef de la diplomatie chinoise a, par ailleurs, indiqué que son pays est «disposé» à jouer un rôle dans la crise ukrainienne, notamment en participant «le moment venu» à une médiation internationale pour mettre fin à la guerre. Pékin compte également envoyer de l’aide humanitaire en Ukraine, a indiqué Wang Yi.
Pékin irrite l’occident
L’attitude de Pékin vis-à-vis du conflit a été critiquée par plusieurs pays. Le Premier ministre australien, Scott Morrison, a estimé hier que la Chine se trouve à «l’heure du choix», exhortant Pékin à mettre fin à son soutien politique et économique tacite à la guerre. «Aucun pays n’aurait de plus grand impact en ce moment sur l’agression violente de la Russie envers l’Ukraine que la Chine», a déclaré S. Morrison, qui a auparavant accusé Pékin de jeter «une bouée de sauvetage» à la Russie en accroissant ses achats à Moscou.
De son côté, le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a plaidé, dans le quotidien espagnol El Mundo, pour que la Chine joue un rôle de médiateur, estimant qu’il «n’y a pas d’alternative».
Le président américain, Joe Biden, a prévu un entretien hier avec le président français, Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le Premier ministre britannique, Boris Johnson, selon la Maison-Blanche.
De son côté, Emmanuel Macron a dénoncé «le cynisme moral et politique» de Vladimir Poutine, qui propose des couloirs humanitaires aux habitants de plusieurs villes d’Ukraine pour «les amener en Russie».
Ce qui est nécessaire, «ce ne sont pas simplement des couloirs, qui sont tout de suite menacés, ce n’est pas ce discours hypocrite qui consiste à dire : ''On va aller protéger les gens pour les amener en Russie''», a déclaré le président français dans une interview à la chaîne française LCI. «Tout ça n’est pas sérieux, c’est du cynisme moral et politique, qui m’est insupportable», a-t-il ajouté.
Kiev a refusé hier les couloirs humanitaires vers le Bélarus et la Russie proposés par Moscou pour l’évacuation des civils des villes ukrainiennes de Kharkhiv, Kiev, Marioupol et Soumy, en proie à des combats. L’armée russe a affirmé que cette décision a été prise après une «demande personnelle» d’Emmanuel Macron adressée à Vladimir Poutine lors d’un échange téléphonique dimanche, ce qu’a démenti l’Elysée.
Sur le plan diplomatique, Emmanuel Macron et le chancelier allemand, Olaf Scholz, ont prévu d’échanger aujourd’hui avec le président chinois, Xi Jiping.