L’Iran a exprimé ses doutes lundi quant à «la volonté» des Etats-Unis de parvenir à un accord sur son programme nucléaire, invoquant des divergences qui persistent malgré un an de discussions pour relancer le pacte conclu en 2015 entre Téhéran et six grandes puissances.
«Nous ne savons vraiment pas si nous parviendrons à un accord avec les Etats-Unis, qui n’ont pas montré une réelle volonté d’y parvenir», a déclaré à la presse le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh. Mais «si nous parvenons à un bon accord, nous irons certainement à Vienne demain», a-t-il dit, en référence aux négociations en cours entre Téhéran et les Occidentaux pour tenter de faire revenir les Etats-Unis dans l’accord de 2015, avec à la clé pour la République islamique une levée de mesures punitives.
L’accord de 2015 accorde un allégement des sanctions à l’Iran en échange de restrictions sur son programme nucléaire garantissant que Téhéran ne puisse développer d’armes atomiques – ce qu’il a toujours nié vouloir faire.
Mais le retrait unilatéral des Etats-Unis de l’accord en 2018 sous le président de l’époque, Donald Trump, et la réimposition de sanctions économiques sévères ont incité l’Iran à revenir sur ses propres engagements.
L’actuelle administration américaine de Joe Biden veut revenir dans l’accord à condition que Téhéran renoue avec ses engagements, tandis que l’Iran exige la levée des sanctions. «Nous n’avons pas encore atteint le point où la partie américaine montre qu’elle a une ferme volonté de revenir sur ses engagements», a souligné Saïd Khatibzadeh lundi.
Les pourparlers semblaient avoir progressé ces dernières semaines, certains négociateurs allant jusqu’à annoncer un accord imminent. Mais des divergences persistent, notamment sur la question d’un retrait des Gardiens de la révolution (armée idéologique de l’Iran) de la liste noire américaine des «organisations terroristes étrangères», sur laquelle elle avait été inscrite sous la présidence Trump.
Et lundi, le porte-parole iranien a cité un autre point d’achoppement, évoquant «des barrières érigées délibérément par l’administration précédente pour minimiser les avantages économiques que le peuple iranien peut tirer de l’accord sur le nucléaire».
L’Iran a négocié dans la capitale autrichienne avec la Chine, la Russie, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne (4+1). Les Etats-Unis ont participé indirectement aux négociations via l’Union européenne qui coordonne les pourparlers.
Selon M. Khatibzadeh, les discussions à Vienne «ont été finalisées (...) et il ne reste plus aucun point à discuter. Il ne reste plus que les décisions de Washington. Nous avons également envoyé nos dernières suggestions. Dès que l’Iran et le groupe 4+1 recevront une réponse favorable (des Etats-Unis), on ira à Vienne».