Détermination et attachement à la mémoire du pays. Pour le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, l’Algérie ne «renoncera jamais» au dossier de la mémoire et «ne marchandera avec aucun pays» cette question. «Nous avançons aujourd’hui pas à pas dans ce dossier, et ils savent pertinemment qu’il s’agit d’une question à laquelle nous ne renoncerons jamais», a tranché le président Tebboune à l’occasion de son entrevue avec des représentants des médias nationaux.
Evoquant le traitement de ce dossier par l’Algérie et la France, il a affirmé qu’«il y a eu un heurt dans le passé, mais aujourd’hui nous sommes devenus réceptifs à l’idée d’examiner les événements importants ayant marqué notre mémoire à l’époque coloniale». Il rappelé à cet effet la création d’une commission mixte composée d’historiens des deux pays, qui a entamé ses travaux récemment. Il formule à cet effet le souhait qu’il y ait «une entente suffisante» entre les deux parties pour parvenir à des «résultats tangibles» à ce sujet.
La commission mixte algéro-française Histoire et Mémoire a tenu, mercredi 19 avril, sa première réunion par visioconférence, a rapporté un communiqué de la présidence algérienne. Il est précisé que les deux parties ont «convenu du traitement de toutes les questions relatives à la période coloniale, la résistance et la Glorieuse Guerre de libération». Elles ont également convenu de «poursuivre la concertation et les contacts pour la mise en place d’un programme d’action futur, et de fixer les prochaines réunions de la Commission mixte».
Dans son entrevue avec les responsables des médias nationaux, le chef de l’Etat a abordé un point que les historiens des deux rives ont voulu de tout temps voir concrétisé : celui d’inclure dans les manuels scolaires, des deux pays, l’histoire de la résistance populaire contre l’occupant français et les étapes qui l’ont suivie. Le Président a aussi insisté sur la nécessité d’«approfondir l’écriture» de l’histoire de la lutte du peuple algérien, une lutte qui a duré plus de 132 ans, estimant que «celui qui ne connaît pas l’histoire de son pays et ne glorifie pas ses martyrs, ne peut pas aller loin».