Durant le mois sacré du Ramadhan, la ville d’Alger a pour habitude de garder une place en soirée aux musiques citadines qui y ont un ancrage, cette année les soirées de la capitale sont rythmées par le son de la mandole et du banjo, ou du qanoun et du oud avec un programmation sensiblement plus dense de la chanson chaâbi et de l’andalou.
La chanson chaâbi dans ses différents mouvements et conceptions a investi les quartiers et places publiques de nombreux quartiers de la capitale, durant la première moitié du mois sacré, une période où les habitudes du citoyen le poussent à un repli vers la spiritualité et le patrimoine culturel, dans ses expressions les plus authentiques.
Pour l’occasion, l’Etablissement arts et culture de la wilaya d’Alger a tenté le pari d’emmener le chaâbi, ses orchestres et ses interprètes, du jeune débutant au cheikh reconnu, dans les différents quartiers d’Alger comme Bouzaréah, Sidi Moussa, Chéraga, Kouba, Souidania, Oued Smar, Rouiba, Bab El Oued, Sidi Abdellah, ou encore El Biar.
Après trois années bouleversées par les restrictions et changements d’habitudes imposés par la crise sanitaire mondiale, et l’abandon de certains réflexes de sorties et d’animation culturelle, cet établissement entreprend un retour à la normale progressif dans ses activités et choisi d’aller au plus près du public, dans leurs quartiers.
Abdelkader Chercham, Kamel Aziz, Lamine Saâdi, Abdelkrim Chenine, Nacer Mokdad, Nassim Bor, Karim Melzi, Nacereddine Galiz, Noreddine Allane, Mohamed Sergoua, ou encore Merzak Bensaïd et de nombreux autres, sont au programme de l’Etablissement arts et culture pour semer le qcid et l’authenticité dans la capitale.
Toujours dans le chaâbi, les amoureux du genre auront rendez-vous avec d’autres grands noms de cette musique, à la célèbre salle Atlas d’Alger, où l’Office national pour la culture et l’information propose des soirées animées par Abdelkader Chaou, Abderrahmane El Kobi, Mahdi Tamache, Kamel Aziz, Sidali Dris, ou encore Hakim El Ankis.
En plus de cette programmation déjà riche et bien répartie, le palais de la culture Moufdi Zakaria se prépare à accueillir le 12e Festival national de la chanson chaâbi, prévu du 6 au 9 avril, avec la participation de 16 jeunes interprètes sélectionnés, en plus d’un hommage au regretté Aziouz Raïs, disparu en décembre 2022.
Dans un autre registre musical, tout aussi classique et pas moins authentique et chevillé à la culture de la ville, d’autres établissements ont fait le choix de la nouba et des écoles Sanâa, Gharnati et Malouf pour attirer le public à l’image du Théâtre national algérien, Mahieddine-Bachtarzi, qui a choisi de faire honneur à l’illustre artiste, dont il porte le nom avec une programmation oscillant entre le théâtre et la musique andalouse.
Entre deux représentation du 4e Art, ce sont Lila Borsali, Abbas Righi, Manel Gherbi, ou encore l’association Ahl EL Fen qui feront revivre ce patrimoine, si cher à Bachtarzi, et que l’Opéra d’Alger compte également proposer à son public en invitant Adil Belkhodja et son orchestre de Tlemcen pour accompagner Nesrine Ghenim et Abdelhamid Taleb Bendiab, ainsi que le chef d’orchestre Samir Boukridira et sa formation régionale de Constantine, pour une soirée avec Amine Bounah.
L’orchestre andalou de l’Opéra d’Alger sera lui aussi de sortie pour accompagner les interprètes Manel Gherbi et Samir Toumi.