Un programme d’animation riche et diversifié a été concocté par la direction de la culture et des arts de Médéa, à l’occasion du mois du patrimoine, décliné cette année sous le slogan «Le patrimoine culturel algérien et ses prolongements africains», qui s’étalera du 18 avril au 18 mai prochain, a-t-on appris, mardi, auprès de cette structure.
Cet événement culturel portera un coup de projecteur sur deux des principaux sites archéologiques de la région, en l’occurrence le site romain de Rapidum, à Djouab, à l’est de Médéa, et le site Achir, première capitale de la dynastie Zeride, édifiée dans l’actuelle commune de Kef-Lakhdar, au sud de Médéa.
Des virées thématiques au profit des citoyens et des étudiants seront organisées, a indiqué le chef de service du patrimoine, Ahmed Merbouche. La cité antique de Rapidum, dont il ne subsiste aujourd’hui que quelques ruines témoins de la présence romaine dans cette partie de la wilaya de Médéa, s’étend sur une dizaine d’hectares, selon les détails fournies par ce responsable.
Le site abritait lors de son édification, vers l’an 122, un camp militaire romain qui s’est transformé peu de temps après en une ville prospère où se côtoyaient des vétérans de l’armée romaine et des paysans et artisans, venus des villes limitrophes. Rapidum avait une vocation militaire et faisait partie d’un dispositif de défense mis en place par les Romains pour se protéger des attaques extérieures.
Le camp militaire accueillait, au début, un détachement de 500 militaires, répartis entre fantassins et cavaliers, puis peuplé, à partir de l’an 167, de nouveaux arrivants, en majorité des civils et ne tardera pas à devenir une ville prospère, grâce au développement de l’activité agricole et le commerce.
Achir est considérée comme la première capitale de l’ère fatimide en Algérie, qui a abouti quelques années plus tard à la fondation, par les Senhadjas, de deux autres villes situées respectivement à Méliana, dans l’actuelle Aïn Defla, et Mezghena, au nord-est de Médéa, note encore Merbouche.
Fondée par le roi ziride Benmenad Es-Senhadji, vers l’an 936, en signe d’allégeance au calife fatimide Abou El Kassem El Kaim, Achir a connu un grand essor économique et attira, très vite, de nombreux chroniqueurs, historiens, poètes, scientifiques, marchands et négociants qui ont contribué à l’apogée du règne des Senhadja dans toute cette région, a-t-il poursuivi.
D’autres thèmes seront abordés dans le cadre de programme d’animation, dont l’histoire de l’équitation en Algérie, avec l’organisation d’exposition sur l’habit et les accessoires utilisés à l’époque par les cavaliers et les membres de la «fantasia» locale, et d’ateliers didactiques sur le sujet au profit des élèves animés par le musée régional des arts et des traditions populaires.
L’événement sera mis à profit pour aborder les conditions d’élaboration des cartes patrimoniale dont les débats seront supervisés par des chercheurs du centre national de recherche en archéologie, a ajouté Ahmed Merbouche.
Des éductours seront également organisées durant tout le mois du patrimoine et concerneront le village de Tabouza, dans la commune d’Ouzera, à 12 km à l’est de Médéa, qui renferme encore quelques vestiges de l’époque romaine et musulmane, ainsi que le musée site de l’héroïne de la résistance populaire Fadhma Nsoumer, à El Aissaouia, nord-est de Médéa, a-t-il expliqué.