L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a relevé son estimation de croissance de la demande de pétrole en 2024 de 110 000 b/j à 1,3 million de b/j, en raison de l’amélioration des perspectives économiques aux Etats-Unis et de facteurs liés au transport maritime de l’or noir, suite aux attaques des Houthis en mer Rouge.
L’Agence a ainsi relevé ses projections concernant la croissance de la demande pétrolière en 2024 pour la quatrième fois depuis le mois de novembre, se rapprochant du point de vue de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), qui a maintenu dans son récent rapport mensuel sa prévision optimiste de croissance de la demande inchangée à 2,25 millions de b/j.
Les prévisions des deux entités, l’une défendant les pays producteurs et l’autre les pays consommateurs, restent cependant assez éloignées, les projections étant différentes de près d’un million de b/j, ce qui représente près de 1% de la demande mondiale.
L’Opep et l’AIE se sont affrontées depuis 2008 sur des questions telles que les perspectives à long terme de la demande pétrolière et la nécessité d’investir dans une nouvelle offre.
Leurs divergences sont montées crescendo au fil des ans. Selon le dernier rapport de l’AIE, la demande mondiale de pétrole augmentera de 1,3 million de b/j en 2024, soit une hausse de 110 000 b/j par rapport au mois dernier.
Elle prévoit un léger déficit de l’offre cette année suite à la prolongation des réductions de l’OPEP+. L’Agence avait initialement prévu une croissance de la demande de 860 000 b/j. «Le ralentissement de la croissance, déjà apparent dans les données récentes, signifie que la consommation de pétrole revient à sa tendance historique après plusieurs années de volatilité due au rebond post-pandémique», a déclaré l’AIE dans son rapport.
Pour sa part, l’Opep a maintenu sa prévision d’une croissance relativement forte de la demande mondiale de pétrole en 2024 et 2025, et a encore relevé ses prévisions de croissance économique pour cette année, estimant qu’il y avait encore une marge d’amélioration.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a estimé dans un rapport mensuel qu’une nouvelle impulsion de la croissance économique pourrait donner un élan supplémentaire à la demande de pétrole, déclarant que la demande mondiale de pétrole augmenterait de 2,25 millions de barils par jour (b/j) en 2024 et de 1,85 million de b/j en 2025.
Les deux prévisions sont inchangées par rapport au mois dernier. Des prévisions de croissance restent ainsi supérieures à celles de l’Agence internationale de l’énergie.
Les prix du pétrole ont connu la semaine dernière une hausse importante dépassant les 85 dollars le baril – pour le Brent – pour la première fois depuis novembre, terminant la semaine en hausse de plus de 3%. Les prix ont été limités pendant une grande partie du mois dernier entre 80 et 84 dollars le baril.