Les prix du pétrole ont nettement augmenté hier, bénéficiant des prévisions haussières de l’OPEP et de l’AIE, ainsi que de la montée du risque géopolitique.
Les cours de l’or noir étaient en voie d’enregistrer leur première hausse hebdomadaire, et de mettre un terme à une séquence de sept semaines de baisses consécutives. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a maintenu ses prévisions de croissance de la demande de pétrole pour cette année et l’année prochaine dans son rapport mensuel du mois de décembre.
L’OPEP cite des performances économiques meilleures que prévu jusqu’à présent, tout en attribuant la récente chute des prix du pétrole aux «inquiétudes exagérées concernant la croissance de la demande de pétrole».
Dans son Rapport mensuel sur le marché pétrolier (MOMR) publié mercredi, l’OPEP a maintenu ses prévisions de croissance de la demande mondiale de pétrole en 2023 inchangées par rapport à l’évaluation du mois dernier, à 2,5 millions de barils par jour (b/j). L’OPEP prévoit en outre «une croissance économique mondiale de 2,9% cette année et de 2,6% pour l’année 2024».
Pour le reste de l’année 2023, l’OPEP continue de s’attendre à ce que la demande mondiale de pétrole s’élève en moyenne à 102,1 millions de b/j, tirée par la demande des pays non membres de l’OCDE. «La demande de pétrole devrait être soutenue par une croissance résiliente du PIB mondial, dans un contexte d’amélioration continue de l’activité économique en Chine», a déclaré l’Organisation.
«L’amélioration continue de l’activité économique, la stabilité des activités manufacturières et des transports, principalement en Chine, dans d’autres pays d’Asie et au Moyen-Orient, ainsi qu’en Inde et en Amérique latine, devraient représenter l’essentiel de la consommation de pétrole», selon l’OPEP.
L’Organisation a également noté que «la croissance économique observée au cours des trois premiers trimestres de cette année, dans la plupart des économies-clés, a été meilleure que prév».
Dans le rapport de novembre, l’OPEP avait déclaré que les fondamentaux du marché pétrolier restaient solides et que les importations de brut chinois devraient atteindre un nouveau record annuel en 2023, malgré «un sentiment négatif exagéré sur le marché concernant la performance de la demande de pétrole en Chine et sur le marché pétrolier mondial en général».
De son côté, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a également revu à la hausse la demande de pétrole pour l’année prochaine. La consommation mondiale de pétrole augmentera de 1,1 million de barils par jour (b/j) en 2024, a annoncé l’AIE dans son rapport mensuel, soit une hausse de 130 000 b/j par rapport à ses prévisions précédentes, citant une amélioration des perspectives de la demande américaine.
Les prix du pétrole ont été également soutenus hier par des facteurs géopolitiques, dont une série d’attaques de missiles et de drones contre des navires dans la mer Rouge depuis la côte yéménite. L’une des plus grandes compagnies de pétroliers, Maersk Tankers, a indiqué à ses équipages de transporteurs de carburant qu’ils pouvaient désormais contourner la zone.
Les contrats à terme sur le Brent ont augmenté largement au-dessus de 76 dollars le baril en cours de cotation, alors que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a grimpé nettement au-dessus de 71 dollars. Les deux indices de référence étaient en voie de connaître un premier gain hebdomadaire, après deux mois de forte instabilité.