L’UNPA alerte sur le fait que la production a baissé de 45% : Les vraies raisons de la flambée des prix de la pomme de terre

18/04/2022 mis à jour: 06:14
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Photo : Sami K.

Le secrétaire général de l’UNPA, Abdellatif Dilmi, affirme que plusieurs wilayas ont perdu en récolte entre 35 et 45%. «Les prix devraient connaître une accalmie», espère M. Dilmi, qui souhaite voir une abondance des récoltes de la wilaya de Aïn Defla, wilaya leader dans la production de la pomme de terre.

Les prix de la pomme de terre ont connu une hausse inégalée. Elle est vendue à 170 DA le kilo. Par endroits, elle est même cédée à 200 DA le kilo. La semaine dernière seulement, elle était à 100 DA. Ce week-end, son prix a grimpé à 120 puis 140 DA. Hier, c’est 30 à 60 DA de plus.

Les explications autours de cette flambée sont nombreuses. Entre la spéculation, la hausse de la demande ou même la baisse de la production, les avis foisonnent. Selon l’Union nationale des paysans Algériens (UNPA), la production a chuté de 40 à 45% dans plusieurs wilayas durant les 3 derniers mois. Son secrétaire général, Abdellatif Dilmi, affirme que plusieurs wilayas ont perdu en récolte entre 35 et 45%.

«La cause essentielle de la hausse des prix de la pomme de terre est la baisse de la production. Ce n’est pas un fait volontaire des agriculteurs, mais c’est dû plutôt à la sécheresse qui a caractérisé les mois de janvier et février. La récolte a directement été impactée. La wilaya de Mostaganem, réputée pour cette production agricole, a enregistré une baisse de 40 à 45% de sa production saisonnière.

Il en est de même pour Skikda», affirme M. Dilmi qui souligne que pour l’actuelle flambée des prix, il s’agit essentiellement de l’impact des dernières averses qui ont empêché les agriculteurs d’accéder à leurs champs et faire leurs récoltes. «Les prix devraient connaître une accalmie», espère M. Dilmi qui souhaite voir une abondance des récoltes de la wilaya de Aïn Defla, wilaya leader dans la production de la pomme de terre.

Ses quotas devraient entrer sur le marché après l’aïd. Avec cette inaccessibilité du produit phare de la gastronomie algérienne, une question s’impose : où sont les autorités dans tout cela ?

«Quotas après l’Aïd»

Des mesures ont été lancées avant le mois sacré. Les retombées ne sont pas très visibles. L’opération de déstockage de 15 000 tonnes de pomme de terre a été lancée en grande pompe. Son but de stabiliser le prix et faire face la spéculation durant ce mois de grande consommation n’a pas été réellement atteint. Disponible dans les points de vente de l’Office national interprofessionnel des légumes et viandes (Onilev) à 60 DA, la qualité serait à reprocher. L’affluence des citoyens ne serait pas importante, malgré les prix abordables.

Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, avait précisé que la filière sera «réorganisée» pour éviter les périodes de soudure (octobre et mars) durant lesquelles les prix augmentent. Les annonces faites par le ministère du Commerce quant à l’importation de 54 000 tonnes de pomme de terre n’ont pas connu de suite.

Du moins, aucune annonce sur leur arrivée sur le marché n’a été faite. Entre-temps, les associations de protection du consommateur appellent au boycott de ce produit indispensable sur la table d’El Iftar.

Un boycott déjà effectif non pas par engagement dans cette campagne mais plutôt à cause de la dégradation du pouvoir d’achat des Algériens. 

Avec cette inflation qui touche même la pomme de terre, appelée «légume des pauvres», le pouvoir d’achat prend un nouveau sérieux coup. 

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