Louisa Hanoune hier au forum d’El Moudjahid : «Il faut rendre les acquis démocratiques irréversibles»

06/02/2024 mis à jour: 00:37
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Photo : D. R.

Le secrétaire générale du PT estime important  de «lever tous les obstacles dressés devant l’exercice politique et les libertés. Pour la liberté de la presse aussi, a-t-elle dit, il faut aller de l’avant pour libérer la parole en premier lieu dans les médias publics en vue d’aider les titres privés à se libérer de cette peur qui pèse sur eux».

La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, réitère son appel à la mise en place des conditions d’un scrutin présidentiel transparent et démocratique. Celles-ci, affirme-t-elle, «ne sont pas encore réunies», à moins de 10 mois du début du processus électoral. «J’ai dit que l’année 2024 est une année charnière.

Car vu le contexte international et la situation en interne, l’Algérie doit organiser une élection présidentielle irréprochable  pour éviter toute ingérence dans ses affaires internes (…). Jusqu’à aujourd’hui, les conditions d’une présidentielle ouverte, transparente et démocratique ne sont pas en place», lance-t-elle.

Invitée, hier au forum du quotidien public El Moudjahid, la patronne du PT estime qu’il faut travailler pour la mise en place de ces conditions. «Je suis aujourd’hui invitée par El Moudjahid. C’est une première et c’est une bonne chose. J’espère que je ne serai pas la première et la dernière à passer dans cet espace.

Car il est nécessaire d’aller vers une réelle ouverture politique et médiatique. Il faut lever tous les obstacles dressés devant l’exercice politique et les libertés. Pour la liberté de la presse aussi, il faut aller de l’avant pour libérer la parole en premier lieu dans les médias publics en vue d’aider les titres privés à se libérer de cette peur qui pèse sur eux. Dans ce sens, il faut aussi assainir le dossier de la publicité», affirme-t-elle.

Louisa Hanoune insiste aussi sur l’installation «d’un climat politique apaisé», avec notamment «la libération des détenus d’opinion et la révision de l’arsenal juridique répressif». «Il y a un processus qui avait commencé avec la libération d’un certain nombre de détenus d’opinion et la réduction des peines pour d’autres.

Mais, il est régulièrement interrompu», déplore-t-elle, appelant, au passage à «une refondation politique» comme une condition sine qua non pour «immuniser l’Algérie et la protéger des dangers qui la guettent aujourd’hui». «Pour immuniser le pays, il faut respecter la démocratie et la liberté d’expression.

Les autorités ne doivent pas s’interférer dans le travail de la société civile», enchaîne-t-elle. Rappelant «les coups de boutoir subis par sa formation politique depuis 2019 et bien avant», Louisa Hanoune se dit, toutefois, «toujours optimiste».

«Il ne faut pas tomber dans le désespoir»

«Un militant ne doit jamais tomber dans le désespoir. Il faut toujours lutter pour reconquérir les acquis démocratiques, y compris ceux perdus durant la décennie noire. Il faut les rendre irréversibles. L’ouverture, dont les signes commencent à apparaître aujourd’hui, ne doit pas être conjoncturelle.

Mais il faut que tout le monde se mobilise : partis politique, journalistes et citoyens», précise-t-elle. Interrogée sur la position du PT concernant la prochaine présidentielle, l’oratrice n’avance rien. «Pour l’instant, nous nous limitons à l’exigence de la mise en place des conditions dont j’ai parlé», dit-elle.

Relancée par un confrère sur la question de savoir si elle sera candidate, Louisa Hanoune affirme que le sujet n’a pas été soumis à un débat au sein du parti. «Ce n’est pas une candidature de Louisa Hanoune.

C’est le Parti des travailleurs et ses institutions qui décident. Lorsque nous traitons la question des élections, nous tenons en compte deux paramètres : l’importance de l’échéance pour l’avenir et la stabilité du pays et ce qu’elle peut apporter à notre parti en terme de visibilité et d’élargissement de sa base militante», soutient-elle.

L’invitée du forum d’El Moudjahid est revenue également sur la situation socioéconomique du pays, pour axer son intervention sur la «nécessité de prendre de nouvelles mesures pour renforcer le pouvoir d’achat qui continue de s’effondrer».

Elle plaide, dans ce sens, pour l’augmentation du salaire national minimum garanti (SNMG), la révision à la hausse du point indiciaire dans le calcul des salaires des fonctionnaires et la lutte contre l’inflation galopante à travers le plafonnement des marges bénéficiaires.

Louisa Hanoune n’a pas manqué également cette occasion pour dénoncer à nouveau le génocide dont est victime le peuple palestinien à Ghaza.

Elle condamne, dans ce sens, «la complicité et le soutien de l’impérialisme américain et ses alliés européens, ainsi que certains pays arabes avec l’entité sioniste dans son entreprise d’extermination d’un peuple attaché à sa terre».
 

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