La rencontre à laquelle prendra part le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, se déroulera dans un climat tendu, le marché étant fortement perturbé par des signaux contradictoires et des perspectives incertaines, sur fond de tiraillements entre pays consommateurs et pays producteurs.
La réunion de l’Opep+, qui sera organisée demain à Vienne, s’annonce difficile. Lors de la rencontre très attendue, qui se déroulera en face à face, après plusieurs années de conférences virtuelles imposées par la pandémie sanitaire, les représentants des pays concernés, dont l’Algérie, discuteront de la situation actuelle du marché pétrolier international et de ses perspectives d’évolution à court terme.
La rencontre à laquelle prendra part le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, se déroulera dans un climat tendu, le marché étant fortement perturbé par des signaux contradictoires et des perspectives incertaines, sur fond de tiraillements entre pays consommateurs et pays producteurs.
Les premiers font pression pour s’offrir des cours énergétiques abordables, dans l’intérêt de leurs économies, tout en privant la Russie de ses ressources, alors que les seconds sont soucieux de sauvegarder leurs intérêts – en stabilisant les cours de l’or noir aux alentours de 80 dollars le baril – et de faire respecter les fondamentaux du marché, au-delà des spéculations féroces liées aux répercussions de la guerre en Ukraine et ses prolongements géopolitiques, dont notamment une confrontation entre la Russie et les Etats-Unis.
Ces derniers, qui ont d’ailleurs profité de la crise pour s’incruster par exemple sur le marché gazier européen, en écoulant des cargaisons de plus en plus importantes de GNL et accroître leurs parts de marché au détriment de leur rival.
Dans ce contexte tendu, les regards sont fixés sur la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés, surtout que les chefs de file des deux alliés au sein de l’Opep+ ont récemment donné des indications contradictoires sur l’issue probable de la rencontre.
Si les avertissements du secrétaire général de l’Opep, Haitham Al Gahais, à l’encontre des spéculateurs qui parient sur la baisse de prix du pétrole, ont été interprétés comme un signal pour de nouvelles réductions de productions afin de stabiliser le marché, ceux du vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, ont été traduits comme une option russe pour le statu quo.
Rien n’est cependant tranché, l’Opep ayant pris l’habitude ces derniers mois de surprendre les investisseurs en optant pour des décisions inattendues. L’OPEP+ a annoncé en avril une réduction volontaire surprise de 1,16 million de barils par jour, mais les gains de cette décision ont été de courte durée, le marché ayant renoué avec l’instabilité et les prix étant actuellement inférieurs aux niveaux d’avant la réduction.
Hier, les prix du pétrole ont augmenté suite à un accord sur le plafond de la dette américaine, ayant évité un défaut du plus grand consommateur de pétrole au monde. Les contrats à terme sur le brut Brent ont augmenté aux alentours de 75 dollars le baril, tandis que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) a augmenté à plus de 70 dollars le baril.
Les deux contrats se dirigeaient cependant vers leur première perte hebdomadaire en trois semaines. Au-delà de la question des prix de l’or noir, le secrétaire général de l’OPEP, Haitham Al Ghais qui s’exprimait jeudi, lors de la 13e réunion technique des pays de l’OPEP et non-OPEP a souligné les défis d’investissement auxquels est confrontée l’industrie pétrolière, notant que «le sous-investissement a entraîné une diminution de la capacité inutilisée, des contraintes de production et une réduction de la production des raffineries à un moment où la demande de brut et de produits pétroliers continue d’augmenter».
«Tous les décideurs politiques et les parties prenantes du secteur doivent travailler ensemble pour garantir un climat favorable à l’investissement à long terme, avec des financements suffisants disponibles. Une solution qui fonctionne pour les producteurs et les consommateurs, ainsi que pour les pays développés et en développement», a déclaré Al Ghais.