Pour réduire la tension sur le marché des viandes blanches après la crise traversée durant le dernier trimestre de 2021, résultat de la propagation de la grippe aviaire en avril de la même année qui avait provoqué la mortalité de près de 2 millions de poules reproductrices d’œufs à couver, l’Office national des aliments du bétail (ONAB) tente de redresser la filière.
Il a mis en œuvre une série de mesures au profit des acteurs de la filière avicole. Il s’agit d’augmenter l’offre sur le marché, surtout avec les prévisions d’augmentation de la demande durant le mois de Ramadhan. Ainsi, l’ONAB a décidé de céder les poussins aux éleveurs au prix de 80 Da, contre 160 Da sur le marché, soit une réduction de 50%. Et ce, dans but de maîtriser les prix du produit final du poulet et de l’acheter auprès des éleveurs à 240 DA hors taxes, a expliqué le même responsable. C’est ce qu’a annoncé le directeur général de l’Office, Hassan Benzaza, lors d’une séance d’audition organisée par la Commission de l’agriculture, du développement rural et de la pêche de l’Assemblée populaire nationale (APN).
La décision a été prise dans le cadre d’un programme tracé conformément aux instructions du ministre de l’Agriculture et du Développement rural. Le programme en question table sur une production de plus de 7800 tonnes au niveau de trois groupes, comprenant chacun 60 unités de production à travers le pays, tandis que la quantité restante de poulet serait acquise auprès des opérateurs privés.
Jusque-là, l’opération a permis la production de 400 000 poussins, en coordination avec le Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA), a expliqué M. Benzaza. Il assurera dans ce sillage : «Le plan de production va bon train, et le plan de production spécial Ramadhan est mis en œuvre sans aucun problème». L’Onab, qui dispose à travers le territoire national de 82 points de vente, ambitionne même d’atteindre une production de 10 000 tonnes de viandes blanches, prêtes à la consommation.
Mais, faudrait-il que la régulation de ce marché assujetti à des crises cycliques en raison des perturbations enregistrés dans l’approvisionnements des bâtiments d’élevage en poussins et autres intrants soit prise en charge de manière efficiente et régulière.
Car, il s’agit surtout de réduire la dépendance vis-à-vis des importations. C’est le cas pour le maïs (les prix sur le marché mondial sont en forte hausse avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine) dont la production reste insignifiante en Algérie hormis l’expérience de maïs jaune dans les wilayas d’Adrar, El Ménéa, Ouargla et Tébessa.Actuellement en période de récolte, il est prévu la collecte de 6800 tonnes de maïs jaune.
Dans le cadre de ce programme, les agriculteurs ont sollicité le secteur pour l’acquisition de dix machines pour le séchage du maïs, suite à quoi un contrat a été conclu avec une société chinoise grâce auquel trois machines de séchage ont été achetées en attendant l’acquisition d’autres.
A titre indicatif, l’Office produit une quantité entre 18 000 et 20 000 tonnes de viandes blanches par an, avec un chiffre d’affaires annuel de 50 milliards de DA. L’ONAB compte aussi 23 unités de production et 14 annexes spécialisées dans l’aviculture. Il assure la gestion de 14 abattoirs à travers le pays gérés par 8200 employés.