Loïc Fauchon : plus d’un milliard de personnes connaissent un stress hydrique important

24/02/2022 mis à jour: 16:16
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Photo : D. R.
  • Comment se porte la nappe phréatique ? Où en est-on au niveau mondial de nos ressources en eau ?

De nombreux pays dans le monde connaissent une insécurité hydrique. Les raisons sont diverses : climatiques, bien sûr, par insuffisance de précipitations. Mais pas seulement. L’augmentation de la population crée des demandes en eau chaque jour plus importantes.

Il en est de même pour l’élévation des niveaux de vie : un régime avec de la viande, l’achat d’une automobile représentent des quantités d’eau supplémentaires dans chaque foyer. 

Et puis l’urbanisation, le gigantisme des mégacités créent d’intenses pollutions qui contribuent aussi à l’insécurité hydrique.

  • Le monde fait actuellement face à une crise de sécheresse sans précédent. Quels sont les pays les plus menacés et quelles sont les solutions d’urgence ?

Parmi les régions les plus touchées, le Sud-Est asiatique, le sous-continent indien, une partie de l’Afrique et les Etats du bassin méditerranéen rencontrent régulièrement des difficultés que l’on peut apparenter à des crises de l’eau.

Il y a une sorte de triangle de la soif entre le Pakistan, la Corne de l’Afrique et le Sud de l’Espagne où plus d’un milliard de personnes connaissent un stress hydrique important. 

Les solutions d’urgence consistent dans les transferts entre bassins hydrographiques, dans l’amélioration des champs captants et surtout dans la baisse drastique des consommations d’eau, notamment agricoles.

  • Quelles sont les solutions que vous proposez, à long terme, à la fois pour augmenter les ressources en eau et mieux gérer la consommation ?

A long terme, nous sommes face à un double impératif : disposer de plus grandes quantités d’eau –en un mot, accroître l’offre d’eau-et dans le même temps, en consommer moins et mieux. 

Certains forages profonds, une meilleure efficacité des retenues d’eau, passer du barrage à la réserve aquatique : voilà des solutions déjà bien connues. 

Aujourd’hui, le dessalement et la réutilisation des eaux usées constituent des compléments importants aux politiques de sécurisation de la ressource.

Dans le même temps, un effort sans précédent doit être apporté à l’amélioration de la gestion de l’eau. Il faut traquer les fuites de toutes sortes, éviter les pollutions qui empoisonnent les nappes, combattre le gaspillage. Il faut, bien sûr, préférer le partage de l’eau au pillage de la ressource. 

C’est le rôle du Conseil mondial de l’eau et l’objectif du 9e Forum mondial de l’eau, qui se tiendra à Dakar du 21 au 26 mars : apporter l’eau à des milliards d’êtres humains qui en manquent, affirmer leur droit à l’eau et leur redonner fierté et dignité.

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