L’abondance de l’offre émane particulièrement de la Russie, qui prévoit la troisième récolte consécutive importante cette année avec un record de pas moins de 5 millions de tonnes de blé attendus pour le mois en cours. La Russie s’est imposée ces dernières années comme fournisseur incontournable d’un large spectre de clients dans différentes régions du monde.
Une offre abondante sur le marché a orienté les prix du blé vers la plus importante chute de l’année et même de ces trois dernières années, puisque les niveaux de baisse enregistrés hier sur le prix du blé de Chicago n’ont pas été atteints depuis 2020.
Ecartant les craintes d’une perturbation des exportations du principal fournisseur russe en raison de l’évolution du conflit avec l’Ukraine, les négociants expliquent cette tendance baissière par les perspectives d’offres abondantes sur le marché avant la publication du rapport sur l’orientation des marchés par le ministère américain de l’Agriculture (USDA) prévue aujourd’hui.
Le contrat de blé le plus actif du Chicago Board of Trade (CBoT) était en baisse de 0,8% à 5,39-1/4 dollars le boisseau, tandis que le soja a chuté de 0,6% à 11,92 dollars le boisseau et le maïs a glissé également de 0,8% à 4,29 dollars le boisseau. «Les trois cultures sont bien approvisionnées et les contrats sont proches de leurs niveaux les plus bas depuis 2020, les spéculateurs parient même fortement sur de nouvelles baisses», rapporte l’agence Reuters.
L’abondance de l’offre émane particulièrement de la Russie, qui prévoit la troisième récolte consécutive la plus importante cette année avec un record de pas moins de 5 millions de tonnes de blé attendus pour le mois en cours. Les commerçants s’attendent également à l’annonce par l’USDA d’une augmentation des niveaux des stocks américains.
Ceci, alors que les exportations européennes de blé tendre ont affiché une baisse par rapport à l’année dernière, de même que les importations de soja en Europe sont restées inchangées par rapport à l’année passée. Les exportations hebdomadaires de blé de l’UE ont atteint 357 000 tonnes, et le total de la campagne de commercialisation affiche une baisse de 2% à 22,79 millions de tonnes.
En attendant la publication du rapport américain, les analystes du marché céréalier s’attendent à une diminution des niveaux de semis de maïs et de blé aux Etats-Unis. Au Brésil, même tendance baissière pour la récolte de maïs atteindra 119,1 millions de tonnes pour l’année 2023-24 contre 121,5 millions escomptés.
Quant aux exportations de soja de ce pays d’Amérique latine, elles devront atteindre 13,49 millions de tonnes pour le mois de mars. Les récoltes sud-africaines de maïs devraient, quant à elles, atteindre 13,26 millions de tonnes, contre 16,43 millions réalisés la saison précédente.
La Russie s’est imposée ces dernières années comme fournisseur incontournable d’un large spectre de clients dans différentes régions du monde. L’abondance de la production de blé russe et sa disponibilité à des prix défiants ceux appliqués par les agriculteurs européens sont les principaux facteurs ayant favorisé l’émergence de la Russie comme le plus grand fournisseur mondial.
De nombreux pays importateurs, dont l’Algérie, se sont tournés vers le géant russe afin de diversifier leurs fournisseurs et garantir un approvisionnement sûr et à des prix compétitifs. L’origine russe des importations de blé algériennes s’est élevée à 40% à la fin février sur la période 2023/24, avec 1,6 million de tonnes.
Alors que la France exportait vers l’Algérie quelque 5,6 Mt de blé tendre entre 2019 et 2020, ses expéditions pour la campagne 2023/24 n’ont représenté que 1 Mt.