Dans de nombreux domaines, le Maroc et les Emirats prévoient de collaborer sur des solutions de financement impliquant les secteurs public et privé. Cependant, il est important de noter que plusieurs de ces projets se situent dans un territoire que le Maroc a annexé, sans tenir compte des résolutions de l’ONU et des aspirations du peuple sahraoui.
Le roi du Maroc, Mohammed VI, a conclu un accord, lors de sa visite aux Emirats arabes unis débutée lundi 4 décembre, avec Mohammed Ben Zayed Al Nahyane, président des Emirats arabes unis, visant à renforcer la coopération entre leurs deux pays dans divers secteurs. Cependant, un problème émerge, car plusieurs points de cet accord concernent le Sahara occidental occupé, soulevant des interrogations sur les intentions cachées derrière cette collaboration.
Les Emirats arabes unis prévoient d’apporter un soutien financier et technique au développement des infrastructures dans un territoire occupé, ce qui est perçu comme un appui aux visées expansionnistes du makhzen. A travers cet accord, les Emirats arabes unis donnent l’impression de faire fi du respect du droit international, sachant que le statut du Sahara occidental demeure à ce jour un territoire non autonome en voie de décolonisation.
La déclaration «Vers un partenariat novateur, renouvelé et enraciné entre le royaume du Maroc et les Emirats arabes unis» a été signée lundi dernier lors d’une cérémonie à Abou Dhabi, mettant l’accent sur des partenariats économiques au service de leurs intérêts. L’un des points sensibles de cet accord concerne un mémorandum d’entente visant à établir un partenariat dans le secteur des ports censé encourager les opportunités d’investissement et d’autres mécanismes de financement de projets, notamment le complexe portuaire de Dakhla Atlantique, situé dans le territoire occupé du Sahara occidental.
Dans de nombreux domaines, le Maroc et les Emirats prévoient de collaborer sur des solutions de financement impliquant le secteur public et privé. Cependant, il est important de noter que plusieurs de ces projets se situent dans un territoire que le Maroc a annexé, sans tenir compte des résolutions de l’ONU et des aspirations du peuple sahraoui.
Un autre domaine clé de coopération concerne l’eau, avec un mémorandum d’entente visant à investir dans la construction de barrages et de stations de dessalement d’eau de mer. Un axe crucial concerne l’énergie, avec des projets visant à développer la production d’énergie à partir du gaz naturel, des barrages hydroélectriques, et à renforcer le réseau national de transport d’électricité «du sud au nord du royaume» (Sahara occidental occupé, ndlr), selon les termes utilisés dans cet accord, sans préciser où se situeraient les frontières sud du Maroc. Les partenariats s’étendent également aux secteurs de l’agriculture et de la pêche maritime, sans donner plus de détails.
Le partenariat inclut, par ailleurs, des projets de grande envergure, tels que le gazoduc Maroc-Nigeria, où les Emirats arabes unis contribueront financièrement et techniquement à la réalisation de cette infrastructure. Là encore, ce projet extrêmement coûteux et difficilement réalisable est fait pour contrarier un autre projet de gazoduc devant relier l’Algérie et le Nigeria via le Niger.
Il faut dire que les Emirats arabes unis ne sont pas étrangers aux manœuvres controversées. Ils ont notamment reconnu la souveraineté marocaine sur ce territoire, en inaugurant un consulat général à Laâyoune en 2020, en violation du droit international. En novembre 2020, ils avaient également appuyé l’intervention militaire marocaine dans la zone de Gueguerat. Cela en plus d’aider le Maroc à acheter des armes. A travers cet accord, il semblerait que l’axe Rabat–Abou Dhabi–Tel-Aviv se précise, dans la mesure où ces deux pays ont conclu des accords leur permettant de normaliser leurs relations avec Israël. Un axe qui clairement hostile envers les Sahraouis et l’Algérie.