Les deux parties ont signé hier une trêve de 4 jours : Les Palestiniens font plier Israël

23/11/2023 mis à jour: 00:12
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Après plusieurs jours de négociations, le Hamas palestinien a annoncé, tôt dans la matinée d’hier, un accord avec les autorités d’occupation pour un cessez-le-feu et une trêve humanitaire de 4 jours, durant lesquels 150 détenus palestiniens et 50 otages seront libérés. 

Quelques heures après cette annonce, l’administration pénitentiaire a donné 24 heures à quelque 300 détenus mineurs et une femme pour introduire une demande de mise en liberté auprès des juridictions. 

Ce qui confirme que l’entrée en vigueur, dès aujourd’hui, de cet accord obtenu «après plusieurs jours de négociations», qualifiées de «difficiles et complexes», «(…) grâce aux efforts persistants et appréciés du Qatar et de l’Egypte». 

Ainsi, les deux parties «ont convenu d’un cessez-le-feu, impliquant l’arrêt de toutes les actions militaires de l’armée d’occupation dans l’ensemble des zones de la Bande de Ghaza, ainsi que l’arrêt du mouvement de ses véhicules militaires pénétrant dans cette région». 

Durant ce cessez-le feu, «des centaines de camions d’aide humanitaire et de carburant seront autorisés à entrer dans toutes les régions de la Bande de Ghaza sans aucune exception, au nord et au sud, et sera procédé à la libération de 50 otages femmes et enfants âgés de moins de 19 ans, en échange de la libération par l’occupation de 150 femmes et enfants de notre peuple de moins de 19 ans, selon l’ancienneté dans les prisons». 

Le quatrième point de l’accord porte sur l’interruption «des mouvements aériens dans le Sud pendant les quatre jours et limitée à six heures par jour dans le Nord (de 10h à 16h)». 

Enfin le cinquième point précise que «pendant cette période de trêve, l’occupation s’engage à ne pas attaquer ou arrêter quiconque dans toutes les régions de la Bande de Ghaza et à assurer la liberté de circulation des personnes du nord au sud via la route Salah Ad Din».

Il est souligné que les termes de l’accord ont été élaborés conformément à la vision de la résistance et à ses objectifs, qui «visent à servir notre peuple et à renforcer sa résilience face à l’agression». «Nous avons toujours été attentifs à ses sacrifices, à ses souffrances et à ses préoccupations. Nous avons mené ces négociations avec une position ferme et puissante sur le terrain, malgré les tentatives de l’occupation de les prolonger et de tergiverser.» 
 

«Nos brigades resteront en alerte»

Un exploit, diront les plus optimistes, alors que les plus pessimistes y voient juste un temps de répit pour la population de Ghaza. Les premiers estiment que l’entité sioniste n’a accepté de valider l’accord que parce qu’elle a subi d’énormes pertes jamais enregistrées auparavant, alors que les seconds se basent sur les circonstances dans lesquelles la haute hiérarchie de l’occupation a accepté les conditions du Hamas. Après plusieurs heures de débat virulent, le gouvernement israélien a fini par valider l’accord hier. 

Ce dernier ne constitue en réalité qu’une première étape d’un processus, puisque dans le cas où les dix premiers otages et détenus sont libérés et arrivent à destination sans incident, «le nombre de prisonniers palestiniens et celui des otages israéliens seront augmentés. 

A chaque dizaine de libérés, la pause sera prolongée d’une journée dans le cadre des étapes ultérieures de mise en œuvre de l’accord», a déclaré le Premier ministre et ministre des Affaires étrangère qatari, Mohamed Benabderrahmane, principal négociateur. Cela étant, cette première étape reste cependant vulnérable et très difficile à réaliser. 

Au moment où le Hamas annonçait l’accord, l’armée d’occupation a intensifié ses bombardements au nord de Ghaza, faisant plus de 200 morts durant les dernières 48 heures, et multipliait ses opérations d’arrestation. La machine de guerre n’a connu aucun répit durant les 46 jours de violents raids aériens. 

Pendant des semaines, les négociations ont connu de nombreuses ruptures de contacts, en raison des bombardements intensifs sur Ghaza, poussant le Hamas à se mettre en mode silencieux durant plusieurs jours, jusqu’à la réunion de Doha le 18 novembre, où les prémices d’un accord entre les deux parties sont apparues, avant que tout soit validé trois jours plus tard. 

Cependant, des deux côtés, des mises en garde, pour ne pas dire menaces contre le non-respect des clauses sont exprimées. D’abord le Hamas, qui dans son communiqué déclarait : «Alors que nous annonçons cet accord de cessez-le-feu, nous affirmons que nos mains resteront sur la gâchette et que nos brigades resteront en alerte pour défendre notre peuple et repousser l’occupation.» 

(Le mouvement Hamas a indiqué qu’il restait mobilisé pour défendre le peuple palestinien)

 

De son côté, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a été très clair dans son message publié au début de la réunion de son gouvernement, devant valider l’accord. «Nous sommes en guerre et nous continuerons d’être en guerre tant que nous n’aurons pas atteint tous nos objectifs», à savoir «détruire le Hamas, le retour de tous nos otages et faire en sorte qu’aucune entité à Ghaza ne puisse menacer Israël», a-t-il écrit. 

Néanmoins, le Qatar a été le premier à saluer la signature du document. Par la voix de son Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Mohamed Benabderrahmane, il a déclaré : «J’espère que la trêve établira un accord global et durable, qui mettra fin à la machine de guerre et à l’effusion de sang et qu’elle puisse conduire à des négociations sérieuses pour un processus de paix global et juste, conformément aux résolutions de la communauté internationale.» 

Cela sous-entend qu’en cas de réussite de la première étape, les négociations reprendront pour arriver à une solution finale qui mettra fin au système d’apartheid et à la colonisation violente dont souffrent les Palestiniens depuis plus de 70 ans. Un rêve, difficile à croire pour l’instant. Le gouvernement sioniste d’extrême droite, qui tient les rênes du pouvoir, à sa tête Benyamin Netanyahu, n’est pas apte à aller vers une telle solution. 

Le plan qu’il défend est celui de la déportation des Palestiniens vers les pays voisins et élargir ses frontières de l’Euphrate jusqu’au la mer. 
 

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