Légère reprise des prix du pétrole : Entre les craintes de la guerre en Ukraine et le reconfinement en Chine

14/04/2022 mis à jour: 03:02
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L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a revu en légère baisse la demande mondiale de pétrole en raison des confinements en Chine, se disant confiante sur l’équilibre du marché malgré la guerre en Ukraine, dans son rapport mensuel publié hier  et cité par l’AFP.

«Les nouvelles mesures contraignantes de confinements, en raison de cas de Covid en Chine, ont entraîné une révision à la baisse de nos attentes en termes de demande globale de pétrole au deuxième trimestre 2022 et pour l’ensemble de l’année», précise la même source.

En conséquence, l’Agence indique que son estimation de la demande mondiale a été abaissée de 260 000 barils par jour (b/j) par rapport à son précédent rapport mensuel, et est désormais attendue à 99,4 millions de barils par jour en 2022, soit en hausse de 1,9 mb/j par rapport à 2021.

En Chine, en raison de la résurgence de cas de Covid-19, des confinements très stricts ont été imposés, notamment dans la région de Shanghai, qui pénalisent lourdement l’activité économique.

Du côté de la Russie – plus gros exportateur mondial et qui a envahi l’Ukraine le 24 février dernier –, sa production devrait baisser en moyenne de 1,5 mb/j en avril, puis de près de 3 mb/j en mai en raison des sanctions internationales, estime l’AIE. «Alors que certains acheteurs, plus particulièrement en Asie, augmentent leurs achats de barils russes à des prix fortement réduits, les clients traditionnels réduisent» leurs achats, note le rapport.

«Malgré les perturbations en Russie», l’AIE estime que «la baisse attendue de la demande, les augmentations régulières de production de la part des membres de l’OPEP + ainsi que des Etats-Unis et d’autres pays non membres de l’OPEP+, et le fait que les pays membres de l’AIE vont puiser massivement dans leurs réserves, devraient éviter qu’un fort déficit se produise» et «devraient réussir à équilibrer le marché».

Cependant, en termes de «perspectives économiques», «des risques significatifs demeurent», notamment en raison de la guerre en Ukraine, qui «continue d’avoir un impact fort sur les flux de marchandises, les prix, l’inflation et les devises», ou encore «la reprise dans le secteur aérien qui progresse légèrement plus lentement que prévu», met en avant l’Agence internationale de l’énergie.

Les prix du pétrole poursuivaient timidement leur hausse hier, après avoir bondi de plus de 6% dans les échanges de la veille, l’enlisement de la guerre en Ukraine faisant ressurgir des craintes quant à l’approvisionnement.

Le baril de Brent pour livraison en juin prenait 0,34% à 105,00 dollars. Le baril de West Texas Intermediate pour livraison en mai grappillait, quant à lui, de 0,25% à 100,85 dollars. Bien que les deux références du brut aient reculé par rapport à leurs sommets pluriannuels atteints début mars, les prix sont toujours en hausse de plus de 35% pour le brut de la mer du Nord et 34% pour le WTI.

«Le pétrole repart à la hausse alors que les inquiétudes concernant l’approvisionnement refont surface dans le contexte du conflit incessant en Ukraine (...) et le refus de Moscou de relancer les pourparlers de paix», commente Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

«Il devient également évident que la libération prévue de 240 millions de barils par les pays membres de l’AIE ne contribuera pas à résoudre le déséquilibre entre l’offre et la demande, ce qui soutient également les prix», ajoute Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.

«Le marché tente de prendre en compte le risque de sanctions occidentales sur le pétrole russe ainsi que l’amélioration des perspectives économiques de la Chine avec la levée des restrictions à Shanghai», explique-t-elle.

Shanghai, capitale économique de la Chine, a allégé lundi dernier les restrictions sanitaires dans certains quartiers, à la suite d’un mécontentement croissant face au confinement très strict qui a enfermé chez eux 25 millions d’habitants. De quoi rassurer le marché sur la demande provenant d’un des plus grands pays consommateur de pétrole. 

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