Le renforcement de la coopération énergétique en ligne de mire

24/02/2025 mis à jour: 05:27
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L'hydrogène vert, produit à partir de sources d'énergie renouvelable, comme l'énergie solaire ou éolienne, offre à l'Algérie une opportunité unique de diversifier ses exportations

Le fait que l’Algérie soit placée au cœur de la transition énergétique à travers la production de l’hydrogène vert explique l’intérêt grandissant des investisseurs étrangers dans cette filière pour l’Algérie. 

Depuis le début de l’année en cours, les rencontres entre les groupes publics du secteur de l’énergie, en l’occurrence Sonatrach et Sonelgaz, se sont multipliées. L’Algérie capte en effet de plus en plus l’intérêt de plusieurs leaders mondiaux du secteur. 

En témoignent l’importance et l’intensité des échanges entre les deux compagnies nationales et leurs partenaires étrangers dans ce cadre, comme le montrent les visites effectuées ces dernières semaines par de grandes firmes internationales. Le fait aussi que l’Algérie soit placée au cœur de la transition énergétique à travers la production de l’hydrogène vert explique l’intérêt grandissant des investisseurs étrangers dans cette filière pour l’Algérie. 

Un récent rapport du Conseil des industries de l’énergie (EIC) – l'une des plus grandes associations professionnelles du secteur à travers le monde regroupant des entreprises qui fournissent des biens et des services aux industries de l'énergie – place l’Algérie parmi les pays africains où l'avenir de l’hydrogène vert s’annonce prometteur. Selon les informations rapportées hier par l’agence spécialisée Attaqa, basée à Washington, le rapport de l’EIC prévoit une croissance des capacités de production d'énergies renouvelables et d'hydrogène vert en Algérie (en plus de quatre ou trois autres pays de la région) au cours des cinq prochaines années. 

«Ces pays combinent une abondance de ressources énergétiques renouvelables, telles que le soleil et l’éolien, avec des plans ambitieux en cours pour augmenter la production d’hydrogène vert», explique la même source. Et de souligner que l’ambition de l'Algérie est de produire deux millions de tonnes d'hydrogène vert par an entre 2030 et 2040, soit 10% de la demande européenne. D’où l’intensité des consultations dans ce cadre avec les compagnies énergétiques mondiales en vue de renforcer la coopération.
 

Pour le respect des délais de réalisation

Ce ne sont pas les exemples qui manquent. Le groupe allemand Siemens a conclu un mémorandum d’entente avec Sonelgaz en marge de la visite de travail effectuée par le PDG de Sonelgaz, Mourad Adjal, à Berlin (Allemagne), début février. Le mémorandum définit «les domaines de coopération et de partenariat entre les deux parties, incluant le développement et l’intégration de nouveaux moyens de production, et la maintenance des installations de production d’électricité conventionnelle ou renouvelable, ainsi que le développement et la fourniture d’équipements électriques pour les réseaux de transport et de distribution de l’électricité». 

Une délégation de Bosch a été également reçue par le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi, pour discuter des opportunités de partenariat dans le renouvelable. En somme, le PDG de Sonatrach et son homologue de Sonelgaz, Mourad Adjal, ont tenu en ce mois de février plusieurs rencontres de haut niveau avec des responsables de grandes sociétés du secteur énergétique mondial, dont des délégations ont effectué des visites en Algérie. 

Les discussions ont porté globalement sur les moyens de consolider les relations de coopération en mettant l'accent sur le transfert d'expertises et de savoir-faire dans plusieurs domaines énergétiques, à l’exemple du renouvelable en plus des industries gazière et pétrolière. 

Le «potentiel énergétique important de l'Algérie, considérée comme un pôle énergétique durable et fiable», est à chaque fois mis en avant du côté des partenaires étrangers, qui affichent une volonté de mettre en œuvre de grands projets en Algérie, qu’ils considèrent comme fournisseur énergétique important et sûr. 

De leur côté, les responsables algériens ont insisté sur le respect des délais de réalisation des projets. Le PDG du groupe Sonelgaz, qui a tenu la semaine dernière une réunion par visioconférence avec des cadres dirigeants de la compagnie américaine General Electric, a tenu à relever «la nécessité pour la partie américaine de respecter l'ensemble de ses engagements contractuels, y compris les délais de réalisation», selon un communiqué du groupe. 

Parallèlement, le patron de Sonatrach a exigé de la société espagnole Técnicas Reunidas de réaliser la nouvelle raffinerie de Hassi Messaoud dans les délais fixés, au vu de son importance stratégique pour le pays, et les perspectives qu’il ouvre en termes d’export. Ce projet porte, pour rappel, sur la réalisation d’une raffinerie de pétrole brut à conversion profonde d’une capacité globale de 5 millions de tonnes/an. La construction de cette raffinerie a été attribuée par Sonatrach, en janvier 2020, à un consortium formé par Técnicas Reunidas et Samsung Engineering, avant que cette dernière ne soit remplacée par la société chinoise Sinopec, partenaire de Técnicas Reunidas, après l'alliance stratégique signée en septembre 2023. 

Au regard de tous ces éléments, l’Algérie, qui célèbre aujourd’hui le 54e anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, travaille pour la consolidation de sa part sur la scène mondiale de l’énergie et sur la sauvegarde de ses intérêts, mettant l’accent sur des partenariats porteurs pour la production nationale. Ce qui résume les contours de la vision énergétique de l’Algérie.

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