Le Parti des travailleurs (PT) appelle Issad Rebrab à «reconsidérer» sa décision de fermer le quotidien Liberté. «L’incompréhension et la stupeur mêlées d’émotion ont vite cédé la place à l’indignation et à la colère. Mais une telle nouvelle est si invraisemblable par sa violence que nous avons du mal à y croire.
Envisagez-vous réellement la mise à mort du journal Liberté ?[…] Depuis la publication de cette sinistre information, nous sommes assaillis d’appels, y compris de l’étranger…», note Louisa Hanoune, SG du PT, dans une lettre adressée à Isaad Rebrab, actionnaire majoritaire de la SAEC-Liberté, société éditrice du quotidien Liberté. En effet, demain le conseil d’administration du quotidien Liberté devra acter la «disparition» du quotidien.
La SG du PT s’interroge sur les véritables raisons d’une telle décision. «Mais pourquoi ? Quels motifs gravissimes pourraient dicter une telle mesure, irrémédiable ?
Certes, vous êtes fondé à prendre les décisions qui concernent le sort du journal en votre qualité de propriétaire. Problème de financement ? Il est vrai que le journal Liberté compte parmi les journaux qui, ayant conservé, malgré les pressions diverses, une indépendance bien que relative considérant les menaces qui pèsent sur la presse en général, ont été sanctionnés par la privation de toute publicité publique distribuée généreusement à des médias quasi-inexistants, qui ont accepté de se soumettre pour devenir des instruments au service de la propagande gouvernementale.
Mais pardonnez notre doute. […] N’est-il pas envisageable de permettre aux journalistes de le reprendre ?» s’est interrogée Mme Hanoune. Rappelant qu’un journal n’est pas la propriété exclusive de ses actionnaires ou de son propriétaire, la SG du PT estime que la «liquidation annoncée» du quotidien est une «attaque insupportable contre chacun d’entre nous».
«Nous avons le droit, les lecteurs de Liberté ont le droit de savoir quelles sont les vraies raisons qui sont à l’origine de la menace de disparition du quotidien Liberté. Car ce journal compte parmi les très rares survivants – en tant que journal sérieux et non clientéliste ou courtisan – de la régression sur le terrain des libertés», soutient-elle.
Recensant les mérites du quotidien, la SG estime que sa disparition est «une affaire nationale et que les autorités ne sauraient rester indifférentes». Pour la SG du PT, la liquidation du quotidien «encouragerait la mise à mort du très peu de journaux véritables qui résistent encore à la désertification totale de la presse libre. De ce fait, sa disparition est un facteur supplémentaire de désespoir».
«A contrario, Liberté est un des derniers remparts qui nous permettent de garder l’espoir de recouvrer nos libertés confisquées. Ne brisez pas cet espoir. N’emmurez pas la lucarne», tranche Mme Hanoune.