Le 25 juillet, c’est demain ! Référendum populaire en Tunisie et changement attendu du système politique. Panique et désordre chez les opposants, en manque de moyens et de programme pour contrer ce projet. Un flou artistique règne en Tunisie. Personne ne sait où va le pays.
Seul le calendrier rappelle les Tunisiens que le 25 juillet, date du référendum populaire, c’est dans 80 jours. Tout le reste demeure flou. Même la composition de la nouvelle Instance des élections, instaurée le 21 avril par décret, n’a pas été encore annoncée. Pourtant, l’ISIE est censée chapeauter le côté technique et logistique du référendum.
Le seul parti à pouvoir faire du bruit, c’est le Parti destourien libre (PDL), dirigée par Abir Moussi, l’ex-secrétaire générale adjointe du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), sous Ben Ali, le président déchu en 2011.
Les sondages donnent le PDL en tête pour les législatives avec 33% voix, loin devant Ennahdha avec 10%. Pour la présidentielle, Kaïs Saïed est adulé par les Tunisiens ; il obtiendrait 84% des suffrages, très loin devant Abir Moussi avec 5%.
Cette dernière compte faire une marche le 15 mai vers le palais de la Présidence à Carthage, pour contester l’emprise totale de Saïed sur la vie politique et son refus du dialogue autour de sa feuille de route.
Concernant le référendum, toute la classe politique tunisienne attend, avec impatience, les détails du nouveau régime politique, qui sera instauré par Référendum et qui changera le profil de la Tunisie. Le président Saïed a annoncé, la veille de l’Aïd, qu’une «nouvelle République se prépare». Pour sa part, l’universitaire constitutionnaliste Amin Mahfoudh a publié sur sa page Facebook : «Bientôt du nouveau ; le projet de l’Etat de droit et des institutions est sur la bonne voie.»
Pourrait-on comprendre qu’un amendement constitutionnel est en cours d’élaboration ? Aucun officiel pour répondre. La communication en Tunisie se résume malheureusement à pareils indicateurs à 11 semaines d’un référendum crucial pour l’avenir du pays.
Dialogue
Le président Saïed a, certes, annoncé également, le soir du 1er mai, un dialogue avec la participation de quatre organisations nationales, qu’il n’a pas citées. Mais, il a laissé entendre que c’est une affaire de courte période et que tout a été ficelé à travers la consultation populaire en ligne. Ainsi présenté, ce dialogue semble être une formalité, plus qu’autre chose.
Le silence de l’UGTT, la puissante centrale syndicale, intrigue néanmoins les observateurs, surtout que Noureddine Taboubi, le secrétaire général de l’UGTT n’a cessé de crier qu’«un homme seul, aussi propre soit-il, ne saurait faire le printemps».
Il y a sûrement des réseaux parallèles de dialogue qui ont donné satisfaction à l’organisation. Et ce sont ces suppositions qui affolent les autres intervenants, notamment les islamistes d’Ennahdha et le PDL de Abir Moussi. La Tunisie retient son souffle !