Le monde doit-il craindre Trump ?

23/11/2024 mis à jour: 14:53
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Deux mille vingt cinq (2025) s’annonce comme une année chaotique pour un monde qui a déjà souffert de 2024 qui tire a sa fin. Deux chaudrons risquent l’ébullition, le Moyen-Orient et l’Ukraine dans la perspective de la prise de fonction de Donald Trump. 

Celui-ci vient de s’entourer de pires faucons du Parti républicain lui même extrêmement hostile à la cause palestinienne. Mike Huckabee qui a été désigne comme ambassadeur à Tel-Aviv  avait déclare qu'«il adore Israël et le peuple d’Israël, et réciproquement, le peuple israélien l’adore». En 2017, il avait dit à CNN que «la Cisjordanie occupée, ça n’existe pas. Il y a la Judée et la Samarie». «Une colonie, ça n’existe pas. Il y a des communautés, des quartiers, des villes.» 

Autre nomination, Elise Stafanik comme prochaine représentante des Etats-Unis auprès de l’Organisation des Nations unies qu'elle a accusée ouvertement «d’antisémitisme» pour avoir critiqué l’agression d’Israël contre la bande de Ghaza. Elle a aussi repris à son compte l’accusation israélienne a l’encontre de l’UNRWA de complicité «du Hamas», tout comme elle a soutenu la stratégie de Tel-Aviv de colonisation à outrance de la Cisjordanie. 

Sur la question libanaise, il est illusoire de penser que le nouveau président américain aurait une approche différente de celle de Tel-Aviv. Hamas et le Hizbollah sont mis dans le même sac. L’arrivée de Trump au pouvoir inquiète aussi l’Union européenne redoutant la déstabilisation du  libre-échange et le déni du changement climatique et de ses effets sur la planète. 

L’Union européenne (UE) craint particulièrement une guerre commerciale au moment où l’ensemble des pays du continent vivent une sérieuse crise économique, particulièrement l’Allemagne et la France. 

Au plan politique, il est redouté un renforcement des partis et mouvements populistes d’extrême droite. Au cours des trois dernières années, le continent a enregistré des progrès inquiétants de l’extrême droite nationaliste dans des pays comme les Pays-Bas, la Hongrie, la France, l’Espagne, l’Autriche, l’Allemagne et l’Italie. 

Ce qui est craint dans les capitales européennes, c’est un soutien direct à ce courant politique d’extrême droite. Un jour, Trump avait qualifié l’UE de «plus grand ennemi des Etats-Unis». Il n’est pas sûr qu’il ait changé d’avis depuis, c’est cela la hantise du vieux continent qui redécouvre que «la solidarité occidentale» est un vain mot. Ce qui importe en premier à Washington, c’est la défense des intérêts  américains. Le seul Etat en qui les Etats-Unis ont confiance, c’est Israël, sur pression intense de l’organisation sioniste  AIPAC, laquelle  fédère tous les mouvements juifs du pays.  Très puissante organisation, elle pousse régulièrement les élus américains à faire voter des lois d’équipements militaires de l’armée israélienne et à élever à chaque fois les montants de l’aide financière à Tel-Aviv. A l’ONU, sa diplomatie est particulièrement active pour bloquer toutes les résolutions pro-palestiniennes. 


Chaque année est renouvelée automatiquement une aide de 4 milliards de dollars. Au total, depuis sa création en 1948 jusqu’au début de l’année 2023, plus de 158 milliards de dollars d’aide ont été dépensée pour Israël, dont plus de 124 milliards pour le volet militaire. Les deux partis politiques dominants, les démocrates et les républicains, tour à tour au pouvoir, partagent la même vision dans la gestion des affaires du monde. Ils s’accordent sur l’essentiel qui est de faire toujours de l’Amérique «le gendarme du monde», quitte  à sacrifier des populations entières et prendre le risque  d’entrer en confrontation directe avec d’autres superpuissances, la Chine et la Russie notamment. Trump incarne particulièrement cette vision des choses, tout comme d’ailleurs Biden. 

Celui-ci vint d’autoriser Kiev à utiliser les missiles américains ATACMC sur le sol russe, au risque d’une riposte nucléaire de Moscou et l’éloignement d’un cessez-le- feu en Ukraine. La différence  entre les deux dirigeants réside uniquement au niveau des formes et des styles, et c’est ce qu’a compris le Sud global qui milite pour de profondes réformes dans la conduite des affaires internationales, afin de réduire au maximum les appétits et les ambitions des conquérants de la planète.

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