Betsalel Smotrich, ministre ultra-nationaliste israélien, a qualifié l’approbation de la construction de 3000 logements en Cisjordanie de «réponse sioniste appropriée».
Profitant du chaos causé par la guerre à Ghaza, les implantations israéliennes prolifèrent à un rythme effréné en Cisjordanie. Israël annonce la construction de milliers de logements dans les colonies de peuplement de Cisjordanie. L’annonce a été faite suite à une fusillade ayant coûté la vie à un Israélien le jeudi 22 février et blessé 11 autres personnes. Betsalel Smotrich, ministre ultra-nationaliste israélien, a qualifié l’approbation de la construction de 3000 logements en Cisjordanie de «réponse sioniste appropriée».
La plupart de ces logements seront situés à Ma’aleh Adumim, lieu de la fusillade. Il s’agira de la plus importante opération de colonisation depuis le déclenchement de la guerre israélienne contre Ghaza.
Dans les faits, le comité en charge du dossier devrait se réunir dans les deux semaines pour avaliser la construction de 2350 unités de logement dans la colonie de Ma’aleh Adumim (à l’est de Jérusalem-Est), d’environ 300 dans la colonie de Kedar (au sud-est de Jérusalem-Est) et de 700 unités dans la colonie d’Efrat (au sud de Jérusalem), a indiqué vendredi la Société israélienne de radiodiffusion (KAN).
L’accélération de la colonisation en Cisjordanie inquiète la communauté internationale, dont les Etats-Unis, allié traditionnel d’Israël. Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a déclaré vendredi que l’expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée est «contraire au droit international», marquant un retour à la politique américaine traditionnelle sur cette question, renversée par l’administration précédente de Donald Trump.
Pour rappel, en 2019, l’administration Trump avait soutenu «le droit d’Israël à établir des colonies en Cisjordanie», rompant ainsi avec quatre décennies de politique américaine. Blinken a ainsi exprimé le désaccord des Etats-Unis avec l’annonce par Israël de plans de construction de nouveaux logements en Cisjordanie occupée, affirmant qu’ils sapent la «réalisation d’une paix durable».
700 000 colons
Il a ajouté que cette expansion coloniale «affaiblissait plutôt que ne renforçait la sécurité d’Israël». Selon Peace Now, une organisation qui surveille la colonisation dans les territoires palestiniens, plus de 700 000 colons résident dans les colonies israéliennes de Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est.
La situation s’est envenimée depuis le début de la guerre à Ghaza. Les violences contre les Palestiniens en Cisjordanie ont considérablement augmenté, que ce soit de la part de l’armée d’occupation israélienne ou des colons.
Les dernières données de l’ONU révèlent que les colons ont mené 573 attaques contre les Palestiniens et leurs biens depuis le 7 octobre. La pratique sioniste consiste à démolir des maisons appartenant à des Palestiniens dans les territoires occupés, qui a également entraîné le déplacement de 830 personnes, dont 337 enfants, et 131 maisons ont été démolies depuis le 7 octobre, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).
Environ 95% des démolitions ont eu lieu dans les camps de réfugiés de Jénine, Nur Shams et Tulkarem, en Cisjordanie occupée, a précisé la source. En tout et pour tout, plus de 100 enfants sont tombés en martyrs en Cisjordanie occupée, depuis le 7 octobre 2023, a indiqué l’OCHA.
Hier, au moins 15 Palestiniens ont été arrêtés par les forces sionistes en Cisjordanie occupée, a rapporté l’agence palestinienne de presse Wafa. Les arrestations ont notamment eu lieu, dans les gouvernorats d’Al Khalil, Naplouse, Aréha, Jénine et Ramallah, selon la même source.
Les forces d’occupation israéliennes ont également pris d’assaut plusieurs villages et villes du gouvernorat de Ramallah et d’Al Bireh, et ont fermé l’entrée principale de la ville de Sinjil, au nord de Ramallah, selon l’agence Wafa.
Depuis le début de l’agression sioniste contre la Bande de Ghaza et la Cisjordanie occupée, le 7 octobre dernier, le bilan des détenus palestiniens s’est élevé à plus de 7210, selon la Commission des affaires des prisonniers et ex-prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens.