Les observateurs neutres au fait de ce qui se passe en surface et en coulisses dans la sphère arbitrale savaient que la situation, particulièrement à l’approche de la fin de saison, allait s’embraser au visage de ceux qui sont sur le terrain au-devant de la scène et ceux qui sont derrière la vitrine de l’arbitrage.
Dès lors et depuis le début de la saison actuelle, l’on ne cesse de distiller à travers les tribunes médiatiques lourdes, relayées et appuyées de la bouche et des pages de certains affidés que «le meilleur arbitre est celui qui commet le moins d’erreurs» ou encore cette trouvaille rabâchée à longueur d’émissions spécialisées «qu’en dépit de ses erreurs, cet arbitre n’a pas influencé le résultat final du match».
On feigne d’oublier qu’il n’y pas pire influence que celle d’impacter négativement la dynamique mentale d’un groupe en sifflant à tort et à travers, à accorder des buts litigieux, à signaler des hors-jeu peu évidents jusqu’à énerver le collectif en le poussant à perdre sa concentration.
Au moment où à travers le monde du football, même dans les pays où la VAR n’existe pas encore, l’on est exigeant par souci de booster la performance des arbitres pour qu’ils soient et demeurent concentrés pour arriver à zéro erreur pour être au diapason de leur championnat professionnel.
Chez nous et par enchantement, on revient au discours des années 70 et 80 quand les arbitres d’alors n’avaient pas tout l’arsenal dont dispose les équipes d’arbitres d’aujourd’hui (kit oreillette, bip, analyse vidéo, etc) avec possibilité de communiquer pour la même action.
Les clubs ne peuvent supporter autant d’erreurs influentes, car au final il y aura décernement du sacre de champion, distribution de sésames pour les joutes continentales et rétrogradation pour la L1 et accession et rétrogradation pour les autres paliers de la pyramide. Trop d’argent est dépensé et mis sur et en dessous de la table par tous les clubs même ceux qui se plaignent du manque de ressources et de soutien financier.
Les derniers résultats techniques avec des issues dramatiques en sont une parfaite illustration. Beaucoup de clubs de plusieurs divisions, particulièrement ceux de l’anti-chambre de l’élite, sont montés au créneau, à coup de communiqués, pour crier haut et fort leur marasme de la gestion et de l’acte arbitral.
Ont-ils tous raison ? Bien-sûr que non. Les faits sont têtus. Il y a des vérités traduites par de grosses erreurs d’arbitrage avec influence directe sur les résultats techniques des matchs que personne ne pourra nier même au prix de vociférer au visage de celui qui critique l’arbitrage, émet un avis contraire ou ne caresse pas dans le sens du poil.
De tout temps, de par le monde, l’arbitrage a été, est et sera sujet à critiques. Seulement voilà, ailleurs, on s’efforce à arriver à zéro erreur. Chez nous, la démonstration «illusoire» par la détention du support image est devenue un exercice à forcer les convictions sujettes à rester muettes, car concerné par un conflit d’intérêt aggravé d’influence directe.
Désormais, les clubs vivent confrontés au dilemme du «juge et partie». Pourtant, il n’y a pas si longtemps, on ne trouvait pas autant d’excuses et de justifications accordées sur les plateaux de l’analyse aux mêmes arbitres commettant les mêmes (ou encore plus graves) erreurs. Autre motif à ne pas négliger : l’absence de la VAR est un autre subterfuge pour justifier les dérapages, voire le carnage de l’arbitrage !