Quand la convocation de six trios d’arbitrage par la fédération avait défrayé la chronique, choqué les esprits et rappelé certains égarés à l’ordre, on avait titré, dans le même espace, que désormais «rien ne sera comme avant». Le dernier communiqué de la FAF ne laisse aucune marge de doute sur les intentions de sévir et de renvoyer les récalcitrants chez eux. Pas que. Des dossiers doivent être adressés à la Justice pour apurer le milieu.
Même si certains du secteur avaient fait la moue et déclaré publiquement que ce n’était pas la première fois que des équipes d’arbitrage soient «priés» de prendre leurs dispositions pour être à Alger au niveau de la CFA, pour donner des explications quant à leurs décisions arbitrales. Mais cette fois, c’était nominatif et fortement médiatisé. Pourquoi nominatif et médiatisé ?
Sans nul doute, pour marquer un temps d’arrêt, mettre le holà, agir sur les consciences de tout le monde et, surtout, stopper cette mauvaise habitude de se cacher derrière ce fallacieux prétexte de l’erreur arbitrale humaine devenue un fonds de commerce juteux pour ceux qui tirent les dividendes.
Ensuite faut-il le rappeler encore une fois que faute de sanctions exemplaires et de poursuites judiciaires, c’est devenu un véritable fléau ayant pris des proportions d’une épidémie contagieuse à tous les niveaux de la pyramide de notre football. Il n’y a qu’à voir le statut social florissant de certains pour se rendre à l’évidence d’une vaste opération coup de poing à tous les niveaux de pratique. Comme dans toute tentative de vouloir stopper et ensuite changer les mauvaises habitudes, il y aura de la résistance.
C’est certain. Parce qu’il y a ceux qui trouvent un milieu prospère et vital devant cette répétition de dérapage dans l’acte de l’arbitrage. La raison pour laquelle, on entend certaines voix discordantes rabâcher à qui veulent suivre leur opinion adepte du statu quo que l’erreur arbitrale «était, est et sera encore d’actualité tant qu’on pratique le football». Refuge d’incapables et d’opportunistes. Pathétique.
Les erreurs arbitrales diffèrent d’une nation à une autre. Car il y a erreur et erreur. Quand elle fausse le résultat, et ça se répète, il doit y avoir enquête et avis d’experts. Pour raviver les mémoires, et à titre illustratif, pas la peine de remuer le couteau dans la plaie sur les erreurs d’arbitrage scandaleuses ayant caractérisé les matchs de barrage d’il y a deux saisons à la fin du championnat de Ligue 2 où ce mode d’accession au palier de l’élite avait été décidé par la FAF. Les faits sont têtus. Les nations qui ont pris de l’avance sur nous en matière de vulgarisation de l’arbitrage n’ont jamais fait de cette absurde «locution» leur credo.
Aucune concession accordée aux fossoyeurs identifiés. Au contraire, elles avaient placé la barre bien haut en matière d’exigence de performances d’arbitrage. Ils savent interpréter et surtout discerner les erreurs arbitrales fonctionnelles ainsi que la bonne graine de l’ivraie. En revanche, chez nous on trouve toujours ceux qui veulent défendre l’indéfendable pour des raisons inavouées de trouver matière à se rendre toujours utiles, voire indispensables.
Pour cette opportunité, la réelle chance de sauver les meubles de notre arbitrage réside dans le fait que l’actuel boss de la fédération a été dans un passé récent un dirigeant influent d’un club ayant tout gagné, tant sur le plan local, territorial que continental.
Même itinéraire au niveau fédéral pour une longue période. Donc il connaît fort bien la maison et, dans le détail, ceux qui rôdent dans les parages de l’arbitrage local, continental et même international, les lobbies avec leur aspect existentiel et ces prétendus managers de régions lesquels demeurent tels des fantômes, car ils agissent de nuit sans laisser de traces.
Idem pour ceux qui activent tant sur le terrain qu’au niveau de l’encadrement. Pas la peine de vouloir tromper l’opinion sportive pour ceux, chacun de son côté, qui veulent prolonger leur «emprise» sur les jeunes arbitres récemment mis dans le bain de l’élite. Il y a odeur de prédation. Le loup est dans la bergerie.
Par Salim Oussaci