L’arbitre zambien, Janny Sikazwe, international FIFA depuis 2007, qui a dirigé la rencontre Mali-Tunisie (1-0), hier à Lembé, a provoqué un scandale qui éclabousse le football et plus particulièrement l’arbitrage africain et la Confédération africaine de football (CAF).
Alors qu’il restait encore 5 minutes à jouer, il a sifflé la fin de la partie, à la stupéfaction générale. Sur le terrain et autour, dans les tribunes et devant le petit écran, tout le monde a été surpris par la décision de l’arbitre directeur. Les Tunisiens ont été les premiers à réagir, bien sûr. Dans la confusion générale qui a suivi le coup de sifflet final de l’arbitre, la Confédération africaine de football est entrée en jeu pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être.
Tout le monde était unanime à reconnaître que la rencontre n’a pas eu sa durée de jeu règlementaire. Les arbitres escortés par le service d’ordre et le délégué de la CAF ont rejoint les vestiaires. Les deux équipes ont fait de même. Pour sauver la face, la CAF à travers ses officiels présents sur place, a demandé aux responsables de la Fédération tunisienne eux aussi présents sur place de convaincre leurs joueurs de reprendre le jeu.
Pendant que les palabres se poursuivaient du côté des vestiaires, la CAF a planché en urgence sur une solution qui lui sauverait la face. Après une plongée sommaire dans la lecture du règlement de l’arbitrage, les dirigeants de la CAF ont trouvé la «solution» : faire reprendre le jeu en se basant sur une lecture tronquée de la loi 5 qui traite du temps de jeu. Celle-ci précise que si l’arbitre et ses assistants se rendent compte que l’arbitre directeur a écourté la partie, il devra la faire reprendre. C’est ce qui a été décidé, alors que les deux équipes se trouvaient dans les vestiaires.
Cette solution n’a pas agréé les Tunisiens qui l’ont fort logiquement rejetée dans la forme et dans le fond. Ils avaient entièrement raison. Ils n’avaient pas à protéger ni la CAF ni l’arbitre puisqu’ils étaient les victimes du scandale.
En faisant revenir sur le terrain l’équipe du Mali et les deux arbitres assistants, mais sans l’arbitre directeur Janny Sikazwe, premier officiel de la rencontre, remplacé au pied levé par le 4e arbitre, la CAF a commis une grave faute. Le règlement précise bien que l’arbitre directeur est le seul chronométreur du temps de la partie. Aucune autre partie ne peut le suppléer dans ce rôle et cette responsabilité.
Le règlement de l’arbitrage indique que «tout se qui se passe sur le rectangle vert re-lève de la responsabilité exclusive de l’arbitre et qu’à ce titre son rapport est opposable à tous».
C’est clair, net et précis. En obligeant les arbitres à reprendre le jeu, sans l’arbitre directeur désigné initialement et qui a dirigé la partie avant sa fin (son arrêt), la CAF a transgressé la loi et les principes de l’arbitrage qui précisent qu’il ne saurait y avoir plus d’un coup de sifflet pour le début de la rencontre et sa fin. Hier, la CAF et l’arbitrage africain, à cause de Janny Sikazwe, ont été la risée du monde.
L’Afrique et le football africain ont été, une nouvelle fois, souillés par des officiels de la CAF. C’est l’erreur de trop. Maintenant, reste à connaître la suite que compte donner la Confédération à cette affaire qui n’ajoute rien à la gloire du football africain.