L’Amérique, Trump et la violence

06/11/2024 mis à jour: 23:09
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Donald Trump ne se conformera pas aux résultats du scrutin présidentiel, et cela, il l’a annoncé dès le départ, martelant qu’il ira et restera à la Maison-Blanche coûte que coûte, élu ou pas élu. 

Un avant-goût de cette provocation a été la prise d’assaut du Capitole par ses partisans en 2020, mécontents de sa défaite face à Biden. 

Le pays risque donc de plonger de nouveau dans diverses formes de violences orchestrées par lui directement et indirectement. Tout s’y prête, des millions de gens fanatisés par ses discours et ses ambitions dans une société irriguée par le sacro-saint droit à la détention d’armes par les citoyens. Il faut dire que Trump n’invente pas le culte de la violence qui est consubstantiel à la civilisation américaine. L’histoire en est le triste témoin. Les administrations américaines passées ont dévasté nombre de populations dans le Sud-Est asiatique, le monde arabo-musulman et même en Europe (les Balkans). 

Cela s’est soldé par des millions de morts et la destruction de plusieurs Etats souverains. Les USA se sont appuyés sur les dictatures de tous les continents et sur une Europe qu’ils ont réussi à dompter, voire vassaliser par le biais de multiples accords économiques et politiques, dont le plus redoutable est le traité de l’OTAN. 

Cette organisation, qui est utilisée dans la confrontation américaine avec la Russie à la faveur de la guerre en Ukraine, peut être mise à la disposition des intérêts américains dans une possible confrontation avec la Chine. Lorsqu’ils n’interviennent pas militairement, les Etats-Unis soutiennent les mouvements d’opposition des régimes politiques qu’ils veulent abattre ou fragiliser. 

Le prix payé par la société américaine à la guerre est exorbitant. Selon divers rapports américains, plus de 8000 milliards de dollars américains est le coût estimé pour les guerres engagées en Afghanistan, en Irak et ailleurs au Moyen-Orient depuis les attaques du 11 septembre 2001. Le conflit en Afghanistan (qui a également touché le Pakistan voisin) a coûté 2,3 billions de dollars américains ; celui en Irak, 2,1 billions. 
D’autres zones de conflits ont coûté 355 milliards, en plus des 1100 milliards en dépenses de sécurité intérieure et 2200 milliards en soutien aux vétérans, pour une somme globale de 8 billions de dollars. Le coût humain de ces conflits est aussi extrêmement lourd. 

Du côté américain, 7052 soldats et 8189 sous-traitants de l’armée ont perdu la vie dans les guerres du Moyen-Orient – en gros, deux fois plus en Irak qu’en Afghanistan. Selon le bureau américain des vétérans, environ 3000 anciens combattants des guerres d’Irak et d’Afghanistan se sont suicidés depuis 20 ans. 

Au moins 387 072 civils et 301 933 combattants considérés comme ennemis ou terroristes ont été tués lors des opérations militaires américaines au Moyen-Orient. Un bilan auquel il faut ajouter 892 travailleurs humanitaires et 680 journalistes. Et puis, il y a le soutien direct et massif à Israël. Les courants sionistes américains bien implantés aux etats-unis guident la politique du pays, à leur tête l’Aipac qui fédère tous les juifs du pays. Très puissante organisation, elle s’active plus particulièrement à faire voter de régulières livraisons d’armes à l’armée israélienne et à élever à chaque fois les montants de l’aide financière à Tel-Aviv. Depuis le 7 octobre, Washington inonde l’armée israélienne de bombes et de matériel militaire, et sa diplomatie est active aux Nations unies pour contrer les condamnations d’Israël, usant à chaque fois de son droit de veto. 

Chaque année est renouvelée automatiquement une aide de 4 milliards de dollars. Au total, depuis sa création en 1948 jusqu’au début de l’année 2023, plus de 158 milliards de dollars d’aide ont été dépensés pour Israël, dont plus de 124 milliards pour le volet militaire. Les deux partis politiques dominants, les démocrates et les républicains, tour à tour au pouvoir, partagent la même vision dans la gestion des affaires du monde. 

Ils s’accordent sur l’essentiel qui est de faire toujours de l’Amérique «le gendarme du monde», quitte à sacrifier des populations entières et prendre le risque d’entrer en confrontation directe avec d’autres superpuissances, la Chine en particulier. Trump est un des symboles les plus agressifs de cette Amérique là, conquérante et violente, avant lui George Bush, qui a détruit l’Irak.

 Le salut ne vient que de l’Amérique réelle quant elle s’adosse aux ressorts civilisationnels fondamentaux, notamment la science, la culture et les valeurs démocratiques.

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