La situation humanitaire est désastreuse à Ghaza : La famine, l’autre crime de guerre d’Israël

19/12/2023 mis à jour: 11:55
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Selon l’ONU, 9 ménages sur 10, dans le nord de Ghaza, et 2 ménages sur 3, dans le sud du territoire, ont passé au moins une journée et une nuit complètes sans nourriture - Photo : D. R.

Le gouvernement israélien utilise la famine imposée à des civils comme méthode de guerre dans la Bande de Ghaza occupée, dénonce l’ONG Human Rights Watch.

L’occupant israélien ne cesse d’étaler sa barbarie dans la Bande de Ghaza. Outre les bombardements aveugles ayant fait déjà près de 20 000 morts et des  milliers de blessés, dont une majorité d’enfants et de femmes, l’Etat hébreu fait subir également à la population d’autres horreurs.

Poussée à l’exode forcé, elle est privée de nourriture, d’eau, de médicaments, de carburant, d’électricité… et des moindres moyens de survie. Une condamnation à mort d’un peuple privé, de longues années durant, de ses droits les plus élémentaires. Affamer les Ghazaouis est confirmé désormais comme la nouvelle méthode «de guerre» de l’occupant israélien.

C’est ce qu’a, d’ailleurs, dénoncé l’ONG Human Rights Watch dans un communiqué. «Le gouvernement israélien utilise la famine imposée à des civils comme méthode de guerre dans la Bande de Ghaza occupée, ce qui constitue un crime de guerre», condamne l’organisation dans son document, précisant que «les forces israéliennes bloquent délibérément l’approvisionnement en eau, nourriture et carburant ; en même temps, elles entravent intentionnellement l’aide humanitaire, rasent apparemment des terrains agricoles et privent la population civile des biens indispensables à sa survie».

«Depuis plus de deux mois, Israël prive la population de Ghaza de nourriture et d’eau, une politique encouragée ou approuvée par de hauts responsables israéliens et qui reflète une intention d’affamer les civils en tant que méthode de guerre», lance Omar Shakir, directeur pour Israël et la Palestine à Human Rights Watch, cité dans ce communiqué.

«Niveau grave de la faim»

Ce dernier appelle «les dirigeants mondiaux à dénoncer cet odieux crime de guerre, qui a des effets dévastateurs sur la population de Ghaza». L’ONG cite aussi le constat du Programme alimentaire mondial des Nations unies (PAM) qui a signalé, le 6 décembre courant, «que 9 ménages sur 10, dans le nord de Ghaza, et 2 ménages sur 3, dans le sud du territoire, ont passé au moins une journée et une nuit complètes sans nourriture».

«Le droit international humanitaire, ou droit de la guerre, interdit d’affamer les civils comme méthode de guerre. Le Statut de Rome de la Cour pénale internationale stipule qu’affamer délibérément des civils […] en les privant d’objets indispensables à leur survie, y compris en empêchant intentionnellement l’envoi des secours constitue un crime de guerre», rappelle la même source.

Et d’ajouter : «L’intention criminelle ne nécessite pas l’aveu de l’attaquant, mais peut également être déduite de l’ensemble des circonstances d’une campagne militaire.» En plus de Human Rights Watch, le PAM avait déjà alerté contre «le risque immédiat de famine dans la Bande de Ghaza», soulignant que les approvisionnements en nourriture et en eau étaient pratiquement inexistants.

Destruction d’hôpitaux

L’organisme onusien avait également affirmé, le 3 décembre en cours, que le système alimentaire de Ghaza est au bord de l’effondrement : «48% des ménages du nord de Ghaza et 38% des personnes déplacées dans le sud du territoire ont enduré des niveaux de faim graves.» L’accès aux soins devient aussi très difficile pour la population.

Depuis le début de cette nouvelle agression israélienne contre Ghaza, plus d’un tiers des hôpitaux de la Bande fonctionnent partiellement. Et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dénonce la destruction des hôpitaux, à l’image de celui de Kamal Adwan dans le nord de l’enclave.

Selon la même organisation, les bombardements israéliens ont réduit le service des urgences de l’hôpital Al Shifa à «un bain de sang». Les habitants de Ghaza sont, de surcroît, confrontés à des coupures de communication répétées, prouvant la volonté de l’occupant israélien d’achever sa sale besogne à huis clos.

 

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