La rue israélienne réclame le départ de Netanyahu

23/01/2024 mis à jour: 00:58
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Photo : D. R.

La rue en colère accentue la pression sur les responsables israéliens pour conclure «immédiatement» un accord d’échange de prisonniers avec la résistance palestinienne, conduite par les Brigades Al Qassam et le Jihad islamique. 

Bring them home now !» (Ramenez-les à la maison maintenant !), ce slogan est repris en chœur depuis des semaines dans les villes israéliennes par les proches de prisonniers aux mains du mouvement Hamas, à Ghaza, depuis le 7 octobre 2023.

Des milliers de manifestants l’ont encore scandé dimanche et hier, glissant d’autres mots d’ordre appelant à la chute du gouvernement Netanyahu et la tenue de nouvelles élections. Dans la foule des manifestants qui battent le pavé en Israël, le slogan est floqué sur des affiches montrant les visages, les noms et l’âge des détenus.

Des affiches placardées partout par des Israéliens qui désespèrent de voir leurs proches sortir vivants de l’enfer de Ghaza. La rue en colère accentue ainsi la pression sur les responsables israéliens pour qu’ils concluent «immédiatement» un accord d’échange de prisonniers avec la résistance palestinienne, conduite par les Brigades Al Qassam et le Jihad Islamique.

Cette pression est montée crescendo dimanche soir, avec la tenue d’un sit-in devant la résidence du Premier ministre, Benyamin Netanyahu, dans la ville de Jérusalem.

Selon la télévision israélienne Channel 12, des dizaines de proches de détenus ont observé un sit-in devant la résidence de Netanyahu, sur l’avenue Ghaza à Al Qods-Ouest, pour l’amener à trouver un accord d’échange. Samedi dernier, des milliers d’Israéliens ont aussi manifesté dans le centre de Tel-Aviv pour exiger le retour des détenus et réclamer l’éviction de Netanyahu.

Les manifestants ont défilé sur la place Habima, pour certains munis de pancartes fustigeant le Premier ministre israélien. «L’armée d’occupation a mis plus de 100 jours pour se rendre compte qu’elle était dans une impasse stratégique : ni les structures militaires du Hamas n’ont été détruites ni les prisonniers libérés», devait encore rappeler hier le site Ghaza News (Telegram), proche des brigades Al Qassam.

Citant le New York Times, le média a rapporté que de hauts commandants de l’armée israélienne estiment désormais que les deux objectifs déclarés par Netanyahu, à savoir la destruction de la résistance palestinienne du Hamas et la libération des prisonniers, «ne sont pas compatibles et ne peuvent être atteints que par des moyens diplomatiques».

«Discussions sur un cessez-le-feu permanent»

C’est vers cette voie que poussent les Etats-Unis, l’Egypte et le Qatar, qui proposent un plan global pour mettre fin à la guerre, mais qui «conduirait à une normalisation complète entre Israël et ses voisins (…)», a indiqué hier Times of Israël, qui se réfère au Wall Street Journal (WSJ).

Un plan de 90 jours devrait mettre un terme à tous les combats, période pendant laquelle le Hamas libérerait tous les détenus, tandis qu’Israël ferait de même en élargissant des centaines de prisonniers, se retirerait des villes de Ghaza, autoriserait la liberté de mouvement dans la Bande et cesserait les activités des drones, selon la même source.

Des responsables égyptiens ont déclaré au WSJ qu’il y aurait alors des «discussions sur un cessez-le-feu permanent», une «normalisation» entre Israël et l’Arabie Saoudite, ainsi qu’avec d’autres pays arabes, et «un nouveau processus menant à un Etat palestinien».

Les négociations sur un cessez-le-feu devraient commencer au Caire dans les prochains jours, selon le quotidien américain. Netanyahu a, lui, réitéré, dans un message vidéo diffusé dimanche, sa détermination à ne pas permettre l’émergence d’un Etat palestinien à part entière et militarisé. «Je ne ferai aucun compromis sur le contrôle total de la sécurité israélienne sur tout le territoire situé à l’ouest du Jourdain», a-t-il déclaré.

A Ghaza, sur les quelque 250 personnes enlevées par le Hamas le 7 octobre, une centaine a été libérée à la faveur d’une trêve fin novembre, et 132 sont encore à Ghaza.

Parmi elles, 27 sont mortes sans que les corps n’aient été restitués, selon un bilan établi par l’AFP, basé sur des données israéliennes. Le Hamas a, à maintes reprises, affirmé avoir perdu le contact avec certaines de ses cellules en charge de la surveillance des détenus, et ce, en raison des bombardements intensifs et incessants sur le territoire de la Bande de Ghaza. 
 

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