Le phénomène des gangs de quartiers prend des proportions alarmantes dans la mesure où ces bandes deviennent un vrai danger pour la population : plus d’une fois, des images de bagarres, à coups d’armes blanches entre bandes rivales, ont fait le tour de la Toile. Les autorités renforcent l’arsenal juridique en promulguant, durant l’été 2020, l’ordonnance 20-03 du 30 août 2020 relative à la prévention et la lutte contre les bandes de quartiers.
La Gendarmerie nationale a rendu public son bilan annuel pour l’exercice 2021. Outre l’annonce d’une baisse de 33% du taux de criminalité générale par rapport à l’année 2020, ce service de sécurité a évoqué, dans son bilan, le phénomène des bandes de quartiers qui sévissent dans les différentes régions du pays rendant pénible la vie des résidents.
A cet effet, tout en rappelant que le Détachement spécial d’intervention (DSI) et les Sections de sécurité et d’intervention (SSI) «ont été engagés à travers des missions de patrouilles de jour comme de nuit dans les endroits suspects et qui peuvent constituer des foyers de criminalité», la Gendarmerie nationale indique que «ces opérations ont permis, durant l’année 2021, de mettre fin aux activités de 120 bandes de quartiers constituées de 621 individus impliqués et la saisie de 03 véhicules, 233 armes blanches, deux (02) armes à feu et une quantité de comprimés de psychotrope».
Le phénomène prend des proportions alarmantes dans la mesure où ces bandes deviennent un vrai danger pour la population : plus d’une fois, des images de bagarres, à coup d’armes blanches entre bandes rivales, ont fait le tour de la toile. C’est ce qui a poussé les autorités à réagir en renforçant l’arsenal juridique en promulguant, durant l’été 2020, l’ordonnance 20-03 du 30 août 2020 relative à la prévention et la lutte contre les bandes de quartiers.
Selon ce texte, est considéré bande de quartiers, «tout groupe, sous quelque dénomination que ce soit, composé de deux personnes ou plus, appartenant à un ou à plusieurs quartiers d’habitation, qui commet un acte ou plus dans le but de créer un climat d’insécurité, à l’intérieur des quartiers ou dans tout autre espace, ou dans le but d’en assurer le contrôle, en usant de violences morales ou physiques, exercées à l’égard des tiers, en mettant en danger leur vie, leurs libertés ou leur sécurité ou en portant atteinte à leurs biens, avec port ou utilisation d’armes blanches apparentes ou cachées».
Le texte ajoute que la violence morale «comprend toute agression verbale susceptible de causer la crainte ou la panique chez autrui, telles que la menace, l’injure, la diffamation, la terreur ou la privation d’un droit». Des peines d’emprisonnement allant jusqu’à 20 ans de prison sont prévues par la présente loi notamment contre ceux qui dirigent une bande de quartier.
Commission nationale
L’ordonnance a prévu également la mise en place d’une «commission nationale de prévention contre les bandes de quartiers» - avec des prolongements au niveau des wilayas -, qui est placée sous l’autorité du ministère de l’Intérieur.
C’est en mars 2021 que le gouvernement s’est penché sur un projet de décret exécutif fixant la composition et les modalités de fonctionnement des commissions nationales et de wilaya de prévention et de lutte contre les bandes de quartiers.
La commission nationale est chargée entre autres d’«élaborer le projet de stratégie nationale de prévention contre les bandes de quartiers et de le soumettre au Gouvernement et d’en suivre la mise en œuvre, par les autorités publiques compétentes, la société civile et le secteur privé».
Dans tous les cas de figure, le phénomène, aussi complexe qu’il soit, représente un vrai problème pour les citoyens dans de nombreux quartiers. D’où cette nécessité d’une réponse adéquate à ce fléau.