Plusieurs personnalités arabes et africaines, des journalistes et des éditeurs de différentes institutions médiatiques publiques et privées, des personnalités nationales et des membres du gouvernement ont pris part hier à la conférence sur «L’information et les défis actuels» organisée par le ministère de la Communication au Centre international des conférences (CIC).
Cet événement, qui entre dans le cadre de la célébration de la Journée nationale de la presse, a été ponctué par de multiples interventions et ateliers portant, entre autres, sur «la presse écrite et la problématique de l’impression», «la presse électronique : défis et enjeux», «le rôle des autorités de régulation dans la promotion du journalisme», «la déontologie» et enfin «la liberté de la presse».
Lors de sa prise de parole, le ministre de la Communication, Mohamed Laagab, a tenu à préciser que cette manifestation intervenait sur fond de mutation géopolitique mondiale, évoquant la percée réalisée par la cause palestinienne suite à l’agression barbare menée par l’entité sioniste dans l’enclave palestinienne.
Ces attaques meurtrières sur la Bande de Ghaza ont révélé, a-t-il dit, le traitement non professionnel et immoral de la presse occidentale en général. Le ministre a également cité le conflit russo-ukrainien, qui a entraîné une transformation radicale de la pratique médiatique à l’échelle internationale. Le ministre est revenu sur les textes de loi portant sur l’activité audiovisuelle ainsi que la presse écrite et électronique adoptés par le Parlement la semaine dernière. M. Laagab considère cette nouvelle loi sur les médias comme étant un bon texte.
Dans ce sillage, il a annoncé la création d’une attestation de reconnaissance du leadership médiatique en faveur des établissements médiatiques et d’une attestation d’excellence médiatique récompensant les journalistes qui se distinguent par leur travail. Plusieurs intervenants lors de cette conférence ont mis l’accent sur le rôle du journaliste et se sont surtout interrogés sur la nature des «médias que nous voulons en 2023 et quel est le public ciblé».
A ce titre, le professeur Mohamed Kirat a estimé qu’aujourd’hui la qualité prime sur la quantité : «Le ministre de la Communication a confirmé à travers cette initiative que nous sommes arrivés à une époque où l’on reconnaît plus la qualité que la quantité. Il est vrai, et je l’ai constaté personnellement, que nous avons 165 quotidiens, 60 chaînes de radio, 30 chaînes de télévision et journaux électroniques et 8000 journalistes.
Alors que durant les années 1980, nous n’avions environ que 1000 journalistes. Mais quelle est la qualité du journalisme algérien en 2023», s’est demandé M. Kirat. Et d’ajouter : «Nous sommes dans l’Algérie nouvelle, nous ne pouvons pas continuer selon les schémas des années 1970, car nous n’avons plus affaire à un même public.» «Quels médias voulons-nous ? Ceux qui traitent des problèmes et qui sont critiques ou bien voulons-nous une presse qui ne sait dire que tout va bien ? Cette dernière est révolue», a ajouté le conférencier.
D’autres intervenants ont insisté sur l’importance de former des journalistes, de maîtriser les nouvelles technologies pour faire face aux fake-news. «Quelles est notre place sur le plan international ? Où est l’image de l’Algérie ? Notre presse, malheureusement, est inexistante au niveau international et l’image de l’Algérie n’apparaît pas. Elle n’est pas visible. Il faut un atelier sur la presse orientée vers l’extérieur», a suggéré Mohamed Kirat.
A l’occasion de la célébration de la Journée internationale des personnes handicapées, plusieurs journalistes qui exercent leur métier en dépit des difficultés auxquelles ils font face ont été distingués. D’autres journalistes de la presse écrite et de la radio ont été honorés.
Des quotidiens indépendants dont El Khabar, El Watan, l’Expression, El Fadjr, le Quotidien d’Oran et EChourouk ont aussi été honorés. C’est le cas également de journaux électroniques comme TSA, Sabq press et Chihab press. Le ministre de la Communication a salué, à cet effet, les sacrifices et les efforts constants des journalistes algériens.