Le ministre des Affaires étrangères a rappelé que c’est à cette condition que l’Afrique «pourra, une fois pour toutes, tourner la dernière page de l’histoire du colonialisme odieux, de l’occupation et du pillage honteux de ses richesses».
La position de l’Algérie en faveur du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination reste constante et immuable. Une position de principe réitérée, lundi à Alger, par le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, lors de son allocution en ouverture de la Journée mondiale de l’Afrique, marquant le 60e anniversaire de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).
Il affirmé, à cette occasion, que l’«Afrique ne pourra tourner la dernière page de l’histoire du colonialisme qu’en permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination».
Le ministre, cité par l’APS, a estimé que les Etats africains se doivent d’apporter leur soutien au peuple sahraoui dans la dernière colonie d’Afrique. «(…) Nous nous devons de ne pas oublier que nos sœurs et nos frères dans la dernière colonie d’Afrique, au Sahara occidental précisément, attendent notre soutien pour pouvoir exercer leur droit inaliénable et imprescriptible à l’autodétermination», a-t-il insisté. M. Attaf a, aussi, rappelé que c’est à cette condition que l’Afrique «pourra, une fois pour toutes, tourner la dernière page de l’histoire du colonialisme odieux, de l’occupation honteuse et du pillage honteux de ses richesses».
L’orateur a saisi cette opportunité pour exhorter les Etats africains à remplir leurs obligations envers le peuple sahraoui, qui aspire à la liberté et à l’émancipation au même titre que tous les peuples du continent. «Le peuple sahraoui, aspirant à la libération et à l’émancipation, comme tous les autres peuples africains qui l’ont précédé dans l’accession à la liberté et à l’indépendance, nous appelle à l’aide, et nous n’avons pas le droit d’ignorer cet appel», a-t-il ajouté, relevant que «c’est un peuple qui réclame justice, et nous n’avons pas le droit de la lui refuser».
M. Attaf a, en outre, mis l’accent sur la nécessité de mettre un terme à l’oppression dont est victime le peuple sahraoui. «C’est un peuple qui réclame de l’aide pour mettre fin à l’injustice, à l’oppression et à la domination dont il est victime, et nous n’avons pas le droit de ne pas lui prêter la main forte qu’il attend de nous», a-t-il insisté. Il a indiqué que l’Algérie, fière de son appartenance africaine, «joint aujourd’hui sa voix à celles de ses frères africains, pour renouveler son engagement et son adhésion aux principes et objectifs de l’Union africaine». Et, ce face aux défis multidimensionnels qui «continuent de menacer la sécurité et la stabilité de nos pays et de nos peuples et sapent nos efforts destinés à atteindre un développement durable et la prospérité légitime».
«Le danger d’une division du Soudan»
M. Attaf a également évoqué la situation au Soudan, appelant à «ne pas négliger la souffrance des Soudanais à la suite de la crise qui frappe ce pays frère (…) en plus des signes d’une catastrophe humanitaire imminente et du danger qui se profile à l’horizon sombre d’une autre division du Soudan». Face à cette situation, le ministre a indiqué que l’Algérie «appelle à redoubler d’efforts et à coordonner les initiatives de tous les acteurs internationaux et régionaux afin d’aider à faire sortir le Soudan de la spirale de la violence, de la division et des combats qui l’affligent».
Par ailleurs, lors de la cérémonie de célébration, plusieurs participants ont salué la contribution de l’Algérie pour son soutien aux mouvements de libération en Afrique, se félicitant de l’initiative du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de financer les projets de développement pour la relance du continent africain.
L’ambassadrice de la République de Namibie en Algérie, Panduleni-Kaino Shigenge, a qualifié cette initiative de «message fort», ajoutant que l’Algérie qui a connu une histoire coloniale difficile jusqu’au recouvrement de l’indépendance en 1962, «s’engage aujourd’hui dans un processus de leadership et de solidarité avec les pays africains».
Pour Mme Shigenge, l’initiative de l’Algérie et sa contribution en Afrique se veulent «une étape charnière» pour la réalisation des objectifs de l’agenda 2063 de l’UA, qui se réfèrent, entre autres, «au principe de l’autonomie et du financement du continent par les Africains eux-mêmes».
La Journée mondiale de l’Afrique célèbre l’anniversaire de la signature des accords de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), le 25 mai 1963. L’ancêtre de l’Union africaine (UA) a été créée à Addis-Abeba par 32 Etats et a eu comme premier président l’empereur Haïlé Sélassié I.
Alger appelle à préserver la sécurité et la stabilité au Mali
Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, n’a pas manqué d’évoquer, lors de la célébration de la Journée de l’Afrique, les défis sécuritaires dans la région sahélo-saharienne et la situation au Mali.
Il a, en premier lieu, rappelé l’orientation de l’Algérie en faveur du «renforcement de ses contributions dans le domaine du développement économique en vue de parvenir à une prospérité partagée, et complémentaire aux efforts qu’elle consent de longue date pour mettre fin aux conflits armés et préserver la sécurité et la stabilité dans son voisinage immédiat, ainsi que sur l’ensemble du continent africain».
Dans son allocution, M. Attaf a salué l’attachement des parties maliennes à l’Accord d’Alger et «leur engagement sincère dans les efforts que l’Algérie a récemment initiés en vue de surmonter les difficultés actuelles et assurer une reprise rapide de la mise en œuvre de l’Accord, au service de l’unité, de la sécurité et de la stabilité dans ce pays frère», ajoutant que l’Algérie «poursuit ses efforts à la tête de la Médiation internationale pour le suivi du processus de paix et de réconciliation dans la République sœur du Mali».
Sur ce plan, M. Attaf a rappelé l’initiative prise par l’Algérie en vue de «réactiver et de redynamiser» le rôle du Comité d’état-major opérationnel conjoint (Cemoc) dans la lutte contre les phénomènes du terrorisme et de la criminalité transnationale. Des phénomènes qui sont devenus la principale menace à la sécurité, à la stabilité et au développement de la région, en particulier, et du continent, en général, «en raison de leur expansion territoriale et de leur intensité croissante». M. A.