Les images retransmises par la télévision Al Jazeera et les réseaux sociaux ont révélé l’ampleur des massacres perpétrés contre des femmes, des enfants et des hommes sans défense, ensevelis au bulldozer, à l’intérieur du complexe hospitalier Al Shifa, par les militaires israéliens.
Plus le mensonge est gros, plus il passe.» Le sinistre ministre de la propagande nazie Joseph Goebbels avait résumé dans cette formule toute la ligne de conduite du régime hitlérien depuis ses débuts jusqu’à sa chute en 1945. C’est la même démarche qu’adopte le régime génocidaire israélien dans la guerre qu’il mène contre les Palestiniens de Ghaza et de Cisjordanie.
Après plus de 200 jours d’une sauvage agression contre Ghaza provoquant la mort de plus de 34 000 personnes, des milliers de blessés et de disparus, on découvre avec effroi le degré d’inhumanité dont fait preuve l’armée d’occupation à l’égard des populations civiles palestiniennes.
Les images retransmises par la télévision Al Jazeera et les réseaux sociaux ont révélé l’ampleur des massacres perpétrés contre des femmes, des enfants et des hommes sans défense, ensevelis au bulldozer, à l’intérieur du complexe hospitalier Al Shifa, par les militaires israéliens.
Tout comme la découverte aux alentours de charniers, d’où ont été retirés des centaines de cadavres, ne peut que susciter des sentiments de colère contre les auteurs de telles violations du droit humanitaire international. Et comble de cynisme, la propagande sioniste avait affirmé au moment où de tels massacres étaient commis que tous les malades et les civils avaient été évacués sains et saufs avant les bombardements !
Inspirés, sans aucun doute, par l’attitude du chef de la propagande nazie, les dirigeants de Tel-Aviv, Netanyahu en tête, se sont empressés d’accuser le Hamas d’être à l’origine de ces exactions contre la population civile palestinienne.
Deux semaines plus tard, c’est un autre crime de guerre qui vient d’être dévoilé à l’hôpital Al Nasser de Khan Younès. Plusieurs centaines de corps déchiquetés, d’hommes menottés de femmes éventrées et d’enfants tués par des éclats d’obus ont été exhumés par les secouristes de la Défense civile palestinienne. Face à une telle succession de crimes de guerre, on est saisi par le manque de réaction de la part des gouvernements des pays occidentaux, pourtant si prompts à réagir en d’autres circonstances face à des cas de violation du droit international humanitaire.
Les recommandations de la CIJ bafouées
Alors que le monde entier assiste à un véritable nettoyage ethnique en Palestine, ordonné par le gouvernement génocidaire de Tel-Aviv, pas la moindre condamnation n’émerge des capitales occidentales. Ce qui confirme une fois de plus que l’occupant sioniste bénéficie, aujourd’hui plus que par le passé, d’une totale complaisance dans le camp occidental.
Et pourtant, la Cour internationale de justice (CIJ), suite à la saisine par la République d’Afrique du Sud, avait ordonné, le 26 janvier dernier, des mesures conservatoires, mais non moins contraignantes, qui exigent qu’Israël «empêche tout acte de génocide à l’égard des Palestiniens et permette la fourniture de services de base et d’assistance humanitaire».
Trois mois plus tard, l’entité sioniste persiste à ignorer l’ordonnance de la CIJ, poursuit sa politique génocidaire en commettant quotidiennement des crimes de guerre dans la bande de Ghaza et tente d’affamer toujours la population qui s’y trouve. Tout comme elle a ignoré depuis 1949 toutes les résolutions des Nations unies condamnant ses violations du droit international et des Conventions de Genève vis-à-vis des Palestiniens.
Aucune sanction, ni mesure de rétention n’a été prise contre Israël au sein des instance de l’ONU. Toute disposition qui peut nuire ou susceptible d’être hostile à Tel-Aviv est immédiatement vouée à l’échec de par l’attitude des Etats-Unis. Ceux-ci n’hésitent pas à user de leur droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l’ONU empêchant ainsi l’application de la moindre sanction.
Et ce, même en cas de violation de droit humanitaire international, comme on l’a vu après le meurtre de sept agents de l’organisation américaine d’aide WKC. Depuis que ce crime de guerre a été perpétré, Tel-Aviv n’a fourni aucune explication, agissant comme s’il ne devait rendre de compte à personne, pas même à la communauté internationale.
Bien au contraire, le gouvernement Netanyahu a pris pour cible l’Organisation des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), immédiatement après les conclusions de la CIJ, accusant l’agence onusienne d’héberger une douzaine de «terroristes qui auraient participé à l’attaque du 7 octobre sur le territoire israélien», déroulant ainsi un nouvel épisode de son récit victimaire.
Des accusations sans preuve
En pointant ses attaques contre l’agence onusienne, accusée de détourner l’aide internationale destinée aux Palestiniens au profit du Hamas, de former des terroristes dès l’école, d’encourager des programmes scolaires antisionistes prônant la disparition de l’Etat d’Israël, des juifs et d’autres allégations de ce genre, le gouvernement Netanyahu pensait pouvoir détourner l’attention de l’opinion publique internationale du génocide qu’il commet depuis plus de 200 jours dans la bande Ghaza.
Il n’empêche que devant l’insistance déployée par la propagande sioniste contre l’Unrwa, comme le faisait jadis celle de Goebbels contre les juifs rendus coupables de tous les maux auxquels était confrontée l’Allemagne nazie, le secrétariat général des Nations unies a fait appel à une commission indépendante chargée d’enquêter sur les accusations portées contre l’agence d’aide aux Palestiniens.
La commission présidée par Catherine Colonna a rendu ses conclusions : Israël n’a fourni aucune preuve pouvant étayer ses accusations. L’on comprend dès lors pourquoi les résultats de la commission d’enquête n’ont pas, ou presque pas été commentés dans les médias des pays occidentaux, dès lors qu’ils s’inscrivent en porte-à-faux contre les allégations israéliennes. Et surtout, quand ils contredisent le récit victimaire israélien. Le flagrant délit de mensonge d’Etat est plus qu’évident.
Face à ce retour de flammes, Tel-Aviv s’est empressé d’accuser la commission d’enquête d’avoir été manipulée. Pourtant de l’aveu même de sa présidente, qui a déclaré avoir supplié les autorités israéliennes de tenir compte des conclusions de l’enquête pour améliorer le fonctionnement de l’Unrwa, leur position n’a pas changé d’un iota.
Ils maintiennent toujours leurs accusations graves portées contre une organisation onusienne qui a de surcroît payé le prix le plus cher de son engagement sur le terrain au profit des Palestiniens depuis 1947. Faut-il rappeler que plus de 170 de ses agents sont morts dans l’exercice de leurs fonctions sous les bombardements israéliens depuis l’agression du 7 octobre 2023, certains d’entre eux étaient des fonctionnaires, membres d’une organisation internationale et censés être protégés par leur statut de diplomates.
En outre, plus de 150 bâtiments et structures de l’agence ont été détruits par les Israéliens. Si le rapport de la commission remis au secrétaire général de l’ONU insiste sur le renforcement de la neutralité dans le fonctionnement de l’Unrwa et sur les questions d’éthique dans le recrutement de ses personnels à l’avenir, par contre, il ne souffle aucun mot sur comment renforcer la sécurité des personnels de l’agence dans l’exercice de leurs fonctions et la protection de ses structures : écoles, centres de santé, de distribution d’aide alimentaire et d’accueil de réfugiés en situation de guerre imposée par Israël à Ghaza et Cisjordanie.
Sur tous ces aspects malheureusement, le rapport de la commission d’enquête reste muet, même s’il s’est appuyé sur des travaux qui ont épluché des centaines de livres scolaires palestiniens pour déceler la moindre allusion antisémite. En vain et au grand dam du gouvernement ultraconservateur et suprémaciste de Netanyahu. Lequel a rejeté immédiatement les conclusions du rapport remis au secrétaire général de l’ONU.
Poursuite de la politique de la terre brûlée
Dans de telles conditions, rien n’indique pour l’instant qu’Israël ne va pas commettre d’autres crimes de guerre. Tout comme il est à craindre, malheureusement, que d’autres charniers soient découverts dans les jours qui viennent.
Et ce, en dépit des quelques rares appels au niveau de la commission des droits humains et d’autres instances des Nations unies à dépêcher des enquêtes internationales sur le terrain pour faire toute la lumière sur ces exactions en violation du droit humanitaire international et des Conventions de Genève. Animé par une hostilité et une haine chronique à l’égard des Palestiniens, il entend poursuivre sa «politique de la terre brûlée» sur la bande de Ghaza, que rien, ni personne ne semble pouvoir arrêter.
Ni même, surtout, vouloir arrêter – et c’est là le plus inquiétant – eu égard à l’attitude complaisante américaine et des pays occidentaux envers Israël. On doit donc s’attendre, dans les jours qui viennent, à la poursuite des massacres de civils ghazaouis et des tentatives d’affamer les femmes et les enfants.
La destruction des hôpitaux, des écoles, des universités et de toutes les infrastructures socioéconomiques n’a d’autre objectif que de rendre d’ores et déjà invivable la bande de Ghaza pour les populations qui s’y trouvent.
Selon les Nations unies, on estime jusqu’à présent à 40 millions de tonnes de gravats conséquence des 70 000 tonnes de bombes lancées ou larguées sur cette enclave palestinienne. En l’état actuel des dommages matériels, il faudra 14 années pour tout déblayer. On a du mal à imaginer l’état de dévastation dans lequel va se retrouver cette partie des Territoires palestiniens, suite à l’agression sioniste entamée voilà plus de 200 jours.