Israël a repris sa guerre génocidaire contre Ghaza : Abominable boucherie !

19/03/2025 mis à jour: 03:38
800
Photo : D. R.

Israël a repris sa guerre génocidaire contre Ghaza. De violents raids ont été effectués à l’aube de la journée d’hier, contre des tentes et des abris, tuant 419 Palestiniens, majoritairement des femmes et des enfants et blessant 528 autres. L’opération, qui a duré plus de deux heures, a été autorisée par l’administration Trump, sous prétexte que le Hamas a refusé d’accepter le plan de libération des otages sans la garantie de la fin de la guerre et du retrait des troupes israéliennes de Ghaza. A l’exception des USA, la communauté internationale a été unanime à dénoncer ce nettoyage ethnique.

Une véritable boucherie a été commise par l’armée israélienne à Ghaza, dans la nuit de lundi à hier. De violentes frappes aériennes ont ciblé les abris et les tentes des Ghazaouis, tuant 419 Palestiniens, dont 174 enfants et 89 femmes, et blessant 528 autres, soit le plus lourd bilan depuis le début de la guerre génocidaire.

Des scènes chaotiques de tentes emportées avec ses occupants par les flammes, des abris réduis en centre et des corps ensanglantés jonchant les rues, sur fond de sons stridents des sirènes d’ambulance, de cris de douleur, de gémissements et de sanglots ont été diffusées en boucle quelques minutes après les premiers raids, tôt dans la matinée d’hier, vers 3h. En plus d’être privée de nourriture et d’électricité, la population de Ghaza a renoué avec le chaos. Des tirs intenses et simultanés de missiles et d’artillerie lourde ont brusquement brisé le silence hier à l’aube, au nord, au centre et au sud de l’enclave, laissant derrière que mort et désolation.

La guerre d’extermination tant défendue par le Premier ministre israélien et sa coalition extrémiste a repris malgré la contestation populaire, la colère de l’opposition et des familles des otages israéliens encore détenus à Ghaza. Pour Netanyahu, la décision de reprendre la guerre génocidaire a été prise en raison du «refus du Hamas de libérer nos otages» et de son «rejet de toutes les propositions faites par l’envoyé américain Steve Witkoff et par les médiateurs qataris et égyptiens».

Pourtant, c’est bien lui qui a refusé d’aller vers les négociations de la 2e étape de l’accord de cessez-le-feu signé au mois de janvier sous la supervision des Américains, parce qu’en réalité, il refusait catégoriquement d’aller vers cette 2e phase, qui devait conduire à la libération des otages en échange de celle des prisonniers palestiniens, l’accès plus large à l’aide humanitaire, le retrait total des troupes israéliennes de l’enclave et la fin de la guerre.

Netanyahu voulait, en réalité, une prolongation de la 1re phase  pour faire libérer les otages sans aucune garantie sur le retrait de ses unités de Ghaza ni la fin de la guerre. Un plan appelé «Witkoff», du nom de l’envoyé américain pour le Moyen-Orient qui, faut-il le préciser, n’en a jamais reconnu la paternité. Le Hamas a, pour sa part, insisté pour le retour à l’accord de cessez-le-feu signé entre les deux parties.

En réaction à ce refus, Netanyahu a décidé de punir la population de Ghaza en la privant de nourriture, depuis près de 20 jours, puis coupé l’électricité, depuis plusieurs jours, en menaçant à chaque fois de revenir à la guerre. Hier, Netanyahu a déclaré qu’Israël «allait augmenter la puissance de son opération militaire contre le Hamas», alors que le mouvement de résistance a affirmé, dans un communiqué, que le gouvernement israélien «a décidé d’annuler l’accord de cessez-le-feu» et mis en garde contre cette décision qui expose les otages restants à Ghaza «à un sort inconnu». «Nous exigeons que les médiateurs tiennent Netanyahu pleinement responsable de la violation et de l’annulation de l’accord de cessez-le-feu»,lit-on dans le communiqué du Hamas.

La guerre, pour éviter les affaires de corruption

Le retour à la guerre est intervenu, 24 heures seulement après la tenue d’une série de réunions avec les chefs de l’armée israélienne et des services de sécurité pour prendre la décision finale sur le calendrier de la frappe. Une aubaine pour Netanyahu, qui se trouvait au centre d’une grave affaire de corruption. Hier, le tribunal a approuvé sa demande de ne pas comparaître le jour même pour être auditionné en raison de la reprise de la guerre, ont indiqué des médias israéliens. Dimanche dernier, il a évoqué son intention de limoger le patron du Shin Bet (services de sécurité intérieure israéliens), l’accusant d’avoir été à l’origine de l’enquête sur la corruption.

La décision a été qualifiée par l’opposition, d’anciens hauts dirigeants de l’armée et du Shin Bet de «nouvelle tentative de contourner les contrôles démocratiques en Israël». Des appels à de grandes manifestations prévues aujourd’hui ont alors été lancés, dès lundi dernier, mais elles risquent de ne pas avoir lieu en raison des restrictions sur les regroupements publics, imposées après le retour à la guerre.

Soutenu par l’administration Trump, Netanyahu a parlé d’une «guerre contre l’Etat profond», mais il s’est attiré les foudres de l’opposition, d’anciens hauts gradés de son armée et de la conseillère juridique du gouvernement en raison du limogeage du patron du Shin Bet, Ronen Bar. Hier, d’importantes manifestations de contestation ont eu lieu à Tel-Aviv avec des slogans contre Netanyahu l’accusant de procéder «à un coup d’Etat» pour «préserver  ses  intérêts». De nombreux appels à une autre marche de protestation prévue aujourd’hui (au moment où une réunion du cabinet de sécurité devait discuter le départ de Ron Bar) ont reçu des échos positifs.

Acculé par les auditions judiciaires dans deux dossiers différents, l’un sur les fuites de documents et l’autre sur la corruption, Netanyahu avait besoin du soutien de ses alliés de droite pour remporter des votes cruciaux au Parlement dans les jours et les semaines à venir et préserver ainsi sa coalition gouvernementale et son emprise sur le pouvoir. Ces alliés se sont farouchement opposés à la fin de la guerre à Ghaza.

Parmi eux, Bezalel Smotrich, ministre des Finances, ou encore Itamar Ben-Gvir, qui avait démissionné, en signe de protestation contre le cessez-le-feu, et est revenu hier, au Parlement, avant que, selon les médias israéliens, le procureur général ne s’oppose à son retour au sein de la coalition gouvernementale. Dans une déclaration commune, les partis Likoud et Pouvoir juif avaient annoncé, quelques heures plus tôt, que le ministre d’extrême droite Ben-Gvir reviendrait aujourd’hui (hier) au gouvernement.

Pour l’instant, Netanyahu s’est assuré ce soutien vital, du moins à court terme. Pourtant, la majorité des sondages publiés ces derniers jours par les médias hébreux ont montré que les Israéliens «étaient massivement favorables à un cessez-le-feu à Ghaza en échange de la libération des otages». Hier, le ministre de la Défense israélien, Israel Katz, a déclaré aux médias hébreux qu’il «ne mettrait pas fin» à la guerre tant que tous les otages ne seront pas libérés.

«Le Hamas doit comprendre que les règles du jeu ont changé, et que s’il ne relâche pas immédiatement tous les otages, les portes de l’enfer s’ouvriront et il se retrouvera face à toute l’intensité» de l’armée, «dans les airs, sur la mer et sur la terre, jusqu’à son élimination complète», a-t-il affirmé.

Et d’ajouter : «Nous ne cesserons pas les combats jusqu’à ce que tous les otages soient renvoyés et que toutes les menaces pesant sur les habitants du Sud aient été levées.» Le même langage de menaces utilisé par le président Trump a été repris et réitéré par le secrétaire d’Etat américain, Marco Rubio, et par l’envoyé américain pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff. Hier, le Conseil de sécurité de l’Onu  s’est réuni pour discuter de la reprise de la guerre mais aussi de la situation humanitaire à Ghaza. 
 

Copyright 2025 . All Rights Reserved.