Juste une autorisation administrative, c’est ce que réclament les exploitants des terres agricoles longeant le bas Sébaou pour pouvoir utiliser les eaux de l’oued dans l’irrigation. Grâce aux dernières précipitations, ce fleuve a repris timidement et momentanément son cours.
Les agriculteurs ne veulent pas que les eaux finissent dans la mer, notamment en ces temps de sécheresse aux conséquences désastreuses sur les récoltes. Nombreux sont ceux qui comptent dresser des digues à l’aide de sacs de sable et d’argile pour stopper cette précieuse ressource afin de pouvoir arroser leurs champs avant l’arrivée de la saison des grandes chaleurs. «On va tout faire avec nos propres moyens pourvu qu’on nous donne l’autorisation dans les meilleurs délais avant que l’oued ne tarisse à nouveau», dira Kamel Ladada, un des représentants des agriculteurs de la région de Baghlia, Benchoud et Dellys. «Nous avons exposé le problème au wali la semaine passée lors de sa visite d’inspection dans la commune de Dellys. Il a donné son accord et instruit le directeur de l’hydraulique de nous délivrer l’autorisation pour que tout soit fait dans la légalité. A ce jour, rien n’est fait dans ce sens. Avant-hier, la subdivisionnaire de Baghlia nous a fait savoir qu’elle n’avait reçu aucun écrit de la part de sa tutelle pour répondre favorablement à notre doléance», déplore-t-il.
Et d’ajouter : «On doit obtenir les autorisations maintenant, car, après, ce sera trop tard. Ce n’est pas normal de laisser autant de quantités d’eau partir dans la mer au moment où certains paysans cumulent les pertes à cause de la sécheresse». Un autre agriculteur précise que les autorités ont prévu la réalisation de deux digues dans ce cours d’eau, soulignant que ces projets n’ont pas dépassé le stade des études. Avec plus de 2000 agriculteurs, la région précitée est connue pour ses rendements record en raisin de table et en lait de vache. Cette année, la baisse de pluviométrie a faussé les calculs des plus optimistes. Les dernières pluies ont redonné de l’espoir à plus d’un. Il reste l’autorisation des services de l’hydraulique.