L’Amérique latine sera à l’honneur à l’Institut Cervantès d’Oran par le biais de deux événements. Le premier concerne une rencontre prévue aujourd’hui avec l’écrivain colombien, Eduardo García Aguilar, pour parler de la vie et de l’œuvre de son compatriote, le célèbre Gabriel García Márquez (1927-2014), prix Nobel de littérature en 1982.
Il évoquera dans le même contexte les relations avec les littératures des pays du Tiers-Monde de part son engagement marqué à gauche mais aussi et de manière plus générale pour proposer une réflexion sur l’état de la littérature colombienne et par extension latino-américaine avant et après Marquez. Les deux hommes se sont rencontrés au Mexique, car Eduardo García Aguilar a vécu dans ce pays pendant 17 ans, à l’époque où Marquez s’y était déjà établi et peut donc témoigner de la vie de l’écrivain et de l’influence qu’il a eue dans le monde entier grâce à des œuvres maîtresses comme Cent ans de solitude, publié en 1967. Mais son premier roman, Des feuilles dans la bourrasque, date de 1955 et ses œuvres, souvent classées dans la catégorie du «réalisme magique», ont largement contribué à booster la littérature en langue espagnole, notamment à l’époque du «boom latino-américain» des années 1960-1970.
L’événement est organisé en collaboration avec l’ambassade de Colombie en Algérie. Le second événement, prévu demain, concerne l’inauguration d’un cycle de cinéma commémorant le cinquantenaire du coup d’Etat dont a été victime le président Allende, pourtant élu démocratiquement. Le cycle s’ouvre avec le film No de Pablo Larraín qui raconte «l’histoire du plébiscite chilien de 1988 qui a mis fin à la dictature militariste d’Augusto Pinochet (auteur principal du coup d’Etat)», indique-t-on dans le communiqué rendu public à cet effet.
Le cycle sera présenté par l’ambassadeur du Chili, M. Francisco J. Berguño. A raison d’un film tous les lundis, le programme comporte également Araña (2019) d’Andrés Wood, Post Mortem (2020) de Pablo Larraín et Colonia (2015) de Florian Gallenberger. Tous ces films se déroulent pendant le coup d’Etat de 1973 au Chili qui a entraîné la chute du gouvernement démocratique de Salvador Allende. Un événement qui a eu un immense écho dans le monde entier.
«Les images des tirs et de l’avancée des chars dans les rues désertes ont été diffusées à la télévision dans le monde entier», rappelle-t-on à ce sujet tout en précisant que «le cinéma en a également été le témoin à travers notamment la trilogie de Patricio Guzmán intitulée La bataille du Chili, un documentaire que le réalisateur avait commencé à tourner avant le coup d’Etat».
Marquez, auteur du réalisme magique
Gabriel García Márquez, né le 6 mars 1927 à Aracataca (Colombie) et mort le 17 avril 2014 (à 87 ans) à Mexico, est un écrivain colombien. Romancier, nouvelliste, mais également journaliste et militant politique, il reçoit en 1982 le prix Nobel de littérature. Affectueusement surnommé «Gabo» en Amérique du Sud, il est l’un des auteurs les plus populaires du XXe siècle. Son œuvre se démarque par un imaginaire fertile et constitue une chronique à la fois réaliste, épique et allégorique de l’Amérique latine dans laquelle se recoupent son histoire familiale, ses obsessions et ses souvenirs d’enfance. En tant qu’écrivain, García Márquez commence sa carrière en publiant nombre d’œuvres littéraires, bien reçues par la critique, comme des nouvelles et des ouvrages non fictionnels. Cependant, ce sont les romans Cent Ans de solitude (1967), Chronique d’une mort annoncée (1981) et L’Amour aux temps du choléra (1985) qui lui apportent la reconnaissance du public, des médias et de ses pairs. Son nom est fréquemment associé au «réalisme magique», courant artistique qui insère des éléments magiques et des motifs surnaturels dans des situations se rattachant à un cadre historique, culturel et géographique avéré. La plupart de ses livres fondent une quête du temps perdu et abordent différents thèmes, tels que la solitude, le pouvoir, l’amour, le désir, la décadence, la violence et la mort. Le regard de l’auteur sur la civilisation et la nature humaine se veut tour à tour ironique, désabusé, méditatif et fataliste. L’action de plusieurs de ses œuvres se déroule dans le village fictif de «Macondo». (Source : Wikipédia)