Jeudi dernier, la ministre de la Culture et des Arts, Soraya Mouloudji, a rendu visite à la wilaya de Témouchent.
Cet évènement a rappelé à ses hôtes que depuis une décennie aucun de ses prédécesseurs n’y a curieusement mis les pieds. Le fait est d’autant notable qu’il y avait en réalisation plusieurs projets d’importance, tous épouvantablement en souffrance.
Cette étrangeté a pointé dès le premier point de la visite consacré à l’inauguration officielle d’un musée national. Le responsable du bureau d’études en charge du suivi des travaux de ce dernier, de façon à justifier le retard dans leur livraison, a cité la suppression en 2018 de la délégation de signature au précédent directeur de la culture par le précédent wali, relativement à la gestion des enveloppes financières affectées à la réalisation et l’équipement des projets du secteur de la culture.
C’est au directeur de la jeunesse et des sports que cette prérogative a été confiée, mais sans que rien ne filtre sur les mobiles qui l’ont motivé.
Il a fallu la nomination de l’actuel wali en 2020 suivie de celle de l’actuel directeur de wilaya de la culture qui l’a alerté sur la préjudiciable situation que vivait son secteur pour que l’ordre des choses soit réinstitué. Dédié à la préhistoire et à l’antiquité, avec ses périodes numide et romaine, le musée est en voie de réception définitive après la livraison de ses deux derniers équipements.
En prévision de sa mise en service, il y a été rapporté les pièces majeures d’une collection de 1600 pièces archéologiques réunies au niveau l’OCEBG. D’autres suivront, après leur récupératon auprès d’associations culturelles.
Cependant, la question du transfert d’autres pièces concernant la période antique du Témouchentois entreposés au musée Zabana d’Oran et ailleurs demeure en suspens.
Enfin, il ne reste plus que la création juridique du musée de façon à le budgétiser pour qu’il puisse entrer en activité. Le deuxième point de la visite a concerné l’ex- salle de cinéma le Colisée qui devait être rénovée et entrer en service en… 2014.
Le chantier a été à l’arrêt durant huit années en raison de la nécessité du recasement de l’occupant d’un logement situé au-dessus du cinéma. Aucune des solutions envisagées par les autorités n’avait abouti, le secteur de la culture n’était pas alors en odeur de sainteté. Il a fallu l’entregent de l’actuel directeur de la culture et le soutien du wali pour qu’enfin une solution soit dégagée.
Les travaux livrés en septembre prochain
Les travaux ont depuis repris et devraient être livrés en septembre prochain. Quant au cinéma Soummam, troisième point de la visite, ses travaux et ses équipements ont été livrés et il est entré en service momentanément en juin 2022 à la faveur des jeux méditerranéens d’Oran. Sauf que depuis, il est en quête d’un exploitant privé désireux d’en obtenir les clefs. En effet, ce type de profession a disparu depuis l’étatisation de l’activité cinématographique au lendemain de l’indépendance.
Mais encore et surtout, ce qui freine, c’est l’absence d’une stimulante politique de relance du secteur de la cinématographie. Le deuxième volet de la visite s’est effectué à 30 km à l’ouest de la wilaya, au niveau du site de Siga et du mausolée de Syphax. Pour ce qui est du premier, la ministre a promis l’inscription d’un projet d’aménagement du site dans sa totalité conformément au plan de sauvegarde et de mise en valeur publié sur le journal officiel.
Par ailleurs, elle a annoncé que des fouilles archéologiques sur l’île de Rachgoun seront entamés dès mai prochain et qu’elle va susciter un projet de recherche sur Siga auprès du CNRA et du CRNPAH. Elle en hâtera la publication une fois qu’il serra adopté par l’APW. Enfin, après la rupture du jeûne, la ministre a été l’hôte d’une soirée ramadanesque à la fin de laquelle Messaoud Bellemou, le père du raï moderne, a été honoré et reçu une copie de la décision de reconnaissance du raï comme patrimoine de l’humanité par l’Unesco.