La production de pétrole brut de l’OPEP a diminué de 70 000 barils par jour (bpj) en mars par rapport à février, en raison de la chute de la production en Angola et des problèmes d’exportation en Irak, selon une enquête Reuters, qui précise que les dix producteurs de l’OPEP faisant partie du pacte OPEP+ ont vu leur respect des quotas bondir à 73% des réductions promises en mars, contre 169% en février.
Les 13 membres de l’OPEP ont produit 28,90 millions de bpj en mars, selon l’enquête sur l’approvisionnement du marché par les fournisseurs, de suivi des pétroliers et les sources des consultants de l’OPEP et des sociétés pétrolières.
L’Angola, qui ne parvient pas à produire à hauteur de son quota, a vu sa production encore baisser en mars en raison de la maintenance de champs pétroliers.
L’Irak, pour sa part, a stoppé le 25 mars les exportations de la région semi-autonome du Kurdistan via un oléoduc passant par la Turquie et le port turc de Ceyhan. Plusieurs sociétés pétrolières étrangères opérant au Kurdistan ont annoncé ces derniers jours qu’elles arrêtaient leur production car le stockage a atteint sa capacité tandis que les exportations sont toujours interrompues.
Les exportations de pétrole brut du Kurdistan – environ 400 000 bpj expédiés via un pipeline irako-turc vers Ceyhan, puis sur des pétroliers vers les marchés internationaux – ont été interrompues à la fin de la semaine dernière par le gouvernement fédéral irakien après que la Chambre de commerce internationale s’est prononcée en faveur de l’Irak contre la Turquie dans un différend sur les flux de brut en provenance du Kurdistan. L’Irak avait fait valoir que la Turquie ne devrait pas autoriser les exportations de pétrole kurde via l’oléoduc Irak-Turquie et Ceyhan sans l’approbation du gouvernement fédéral irakien.
Dans ce contexte, l’OPEP+ devrait s’en tenir, lors de la réunion de son comité technique aujourd’hui, à l’accord d’octobre 2022 pour réduire la production de 2 millions de bpj jusqu’en 2023. L’OPEP+ se réunira à nouveau dans le cadre de sa rencontre ministérielle, début juin, pour revoir les niveaux de production pour le second semestre. Elle aura peut-être l’occasion d’ouvrir les robinets. En attendant, les ministres devraient s’en tenir à une approche prudente.
La demande mondiale de pétrole reste sur la bonne voie pour augmenter de 2 millions de barils par jour cette année afin d’atteindre un record de 102 millions par jour, entraînant un déficit du marché cet été, selon l’Agence internationale de l’énergie à Paris. Les perspectives robustes de la consommation de pétrole s’accompagnent d’un resserrement de l’offre mondiale.
La Russie, membre de l’alliance OPEP+, a annoncé une réduction de la production de 500 000 barils par jour ce mois-ci, en représailles aux sanctions, et a promis de maintenir la réduction en place jusqu’en juin. Les nations européennes ont interdit les barils russes et ne fournissent des services de facilitation qu’aux pays qui achètent des expéditions à moins de 60 dollars le baril.
En dépit de ces sanctions, l’industrie pétrolière russe semble défier jusqu’à présent les prévisions d’effondrement en détournant les flux de brut vers l’Asie.