Les prix du pétrole ont continué de progresser hier consolidant les gains de près de 4% de la semaine dernière dans un contexte de resserrement de l’offre, confirmé par les prévisions de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
La semaine dernière, les rapports de l’OPEP et de l’AIE ont renforcé le sentiment haussier des marchés et alimenté un gain de 4% pour les indices de référence, le Brent consolidant sa position au-dessus de 85 dollars le baril alors que le West Texas Intermédiate (WTI) se maintenait au-dessus de 81 dollars le baril.
Hier le Brent a franchi la barre des 86 dollars. L’AIE, qui représente les pays industrialisés, a renforcé ses perspectives de demande pour la quatrième fois depuis novembre, alors que les attaques des Houthis en mer Rouge ont poussé les transporteurs de brut et de carburant à se détourner, réduisant ainsi le pétrole accessible aux utilisateurs.
L’Agence a déclaré en outre dans son rapport du mois de mars que le marché pétrolier allait basculer vers un déficit cette année, une révision radicale de sa position du mois dernier, lorsqu’elle avait déclaré que le marché serait excédentaire.
L’AIE a révisé à la hausse ses prévisions de demande de pétrole, s’attendant à une croissance de plus de 1,3 million de b/j cette année, contre 1,2 million de b/j dans le rapport du mois dernier.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP ) a maintenu dans son récent rapport mensuel sa prévision optimiste de croissance de la demande inchangée à 2,25 millions de b/j.
Une autre source d’inquiétude en matière d’approvisionnement est la série d’attaques de drones ukrainiens contre les raffineries russes, qui affectent la production de carburant du plus grand exportateur mondial.
Reuters estime que les attaques ont provoqué la mise au ralenti de 7% de la capacité de raffinage russe au cours du premier trimestre de l’année. Cependant, selon une enquête Bloomberg la prime de risque géopolitique déjà intégrée aux prix du pétrole brut est inférieure à 5 dollars le baril.
Ainsi, même avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie, les Houthis attaquant des navires dans la mer Rouge, obligeant les pétroliers à faire de longs détours, et les tensions entre les Etats-Unis et l’Iran qui continuent de s’envenimer, les prix du pétrole ne sont pas réellement affectés.
L’indice de référence du pétrole brut Brent devrait se maintenir au-dessus de 80 dollars le baril d’ici la fin de cette année, selon la nouvelle enquête sur les prix du pétrole de Bloomberg Intelligence.