Hommage / Il avait dirigé les attaques du 1er novembre 1954 dans la région de Souk Ahras : Il y a 70 ans, Badji Mokhtar tombait en martyr

20/11/2024 mis à jour: 20:41
1854

Il y a 70 ans, jour pour jour, Badji Mokhtar, ancien membre  du groupe des 22 et de l’Organisation spéciale (OS), et chef du secteur de Souk Ahras de la zone II (Nord constantinois) lors du déclenchement de la révolution, avait été encerclé avec ses compagnons, le 19 novembre 1954, par les troupes de l’armée française au moment où ils se trouvaient à la ferme Dali Ben Chouaf à Medjez Sfa, située à 45 km à l’est de la ville de Guelma. 


C’est suite à des renseignements, probablement une dénonciation, sur la présence d’un groupe de combattants de l’ALN dans cette région qu’un important dispositif militaire avait été déployé, ne laissant aucune chance de sortie pour les 16 moudjahidine qui avaient livré un combat héroïque face à des centaines de soldats lourdement armés. Malgré ses blessures graves, Badji Mokhtar avait tenu tête aux parachutistes français, refusant de se rendre, pour tomber au champ d’honneur les armes à la main, dix-neuf jours après le déclenchement de la Guerre de libération, dont il avait mené les premières actions dans la région de Souk Ahras, après avoir été chargé par Didouche Mourad, chef de la zone II du Nord constantinois. 

Né à Annaba le 17 avril 1919 dans une famille instruite, Badji Mokhtar passe sa jeunesse à Souk Ahras, où son père travaillait au tribunal de cette ville. C’est là où il avait suivi sa scolarité où il avait brillé par son intelligence, parvenant à décrocher avec brio le certificat des études primaires. En 1936, il avait décidé de quitter le collège où il avait atteint le palier secondaire, en raison des discriminations raciales dont étaient victimes les jeunes Algériens de la part des enseignants français. 


Organisation spéciale (OS)

La même année, il s’était engagé dans les rangs des Scouts musulmans algériens. En 1940, il avait participé à la création des premières cellules du Parti du peuple algérien (PPA). Appelé à être mobilisé au sein de l’armée française durant la Seconde Guerre mondiale, il avait usé de tous les subterfuges pour éviter le service militaire allant même jusqu’à se faire subir un régime très sévère  qui lui a causé une chute de poids et suite auquel il sera déclaré inapte par l’armée française en 1944. En 1946, il avait rejoint le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD), avant d’intégrer les rangs de l’Organisation spéciale (OS) en 1947, où il sera désigné responsable de la cellule de Souk Ahras. 

En raison de ses activités, il sera arrêté le 1er avril 1950, et condamné à 3 ans de prison par le tribunal de Guelma. Une peine purgée dans les prisons de Chlef et de Blida où il avait rencontré les dirigeants de l’OS, Ahmed Ben Bella et Ahmed Mahsas. Au début de l’année 1954, Badji Mokhtar avait participé à la création du Comité révolutionnaire d’unité et d’action (CRUA), avec Mostefa Benboulaïd. 

Au mois de juin, il avait pris part à Alger à la réunion des 22, suite à laquelle il sera chargé par Didouche Mourad du secteur de Souk Ahras où il avait formé les militants au maniement des armes, tout en assurant l’approvisionnement en munitions, en veillant à mettre en place des réseaux de soutien, de liaison et de ravitaillement. 

Dans la nuit du 1er novembre 1954, Badji Mokhtar avait dirigé les premières attaques armées contre la mine d’El Nador et un train de marchandises. Badji Mokhtar avait été le deuxième membre du groupe des 22 à tomber au champ de bataille, après Benabdelmalek Ramdane premier martyr de la révolution mort au combat le 4 novembre 1954 à Ouillis dans la région de Mostaganem.                                                               
 

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