Guerre contre Ghaza : Israël engage des milliers de mercenaires

25/12/2023 mis à jour: 03:58
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Photo : D. R.

Fortement rémunérés, des mercenaires de diverses nationalités ont rejoint, depuis le début de l’offensive terrestre israélienne sur la Bande de Ghaza, les rangs de l’armée de l’occupation.

Ce qui n’était que de simples soupçons, deviennent, depuis quelques jours, des faits avérés. L’occupant israélien engage des milliers de mercenaires dans sa guerre d’extermination des civils à Ghaza. Ils sont issus de plusieurs pays, principalement les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, l’Albanie et l’Espagne.

Fortement rémunérés, ils ont rejoint, depuis le début de l’offensive terrestre israélienne sur la Bande de Ghaza, les rangs de l’armée de l’occupation.

En effet, la confirmation de cette pratique, dénoncée il y a quelques semaines par la résistance palestinienne, a été faite récemment par le journal espagnol El Mundo, qui a interviewé un mercenaire notoire espagnol, en l’occurrence Pedro Diaz Flores.

Ayant déjà combattu aux côtés de groupes néonazis en Ukraine, ce dernier affirme avoir «rejoint les forces israéliennes». Selon lui, «de nombreux groupes de mercenaires ont été recrutés par l’armée israélienne, qui les paie très bien».

Il révèle aussi que ces mercenaires, en plus d’une rémunération attractive, «bénéficient d’un matériel de qualité et travaillent dans un environnement relativement calme». «Les paiements s’élèvent à 3900 euros par semaine, en plus d’autres missions complémentaires», déclare-t-il.

Pedro Diaz Flores indique également que «les mercenaires fournissent un soutien sécuritaire aux convois d’armes et aux troupes des forces armées israéliennes présentes dans la Bande de Ghaza», niant, au passage, «leur implication directe dans les opérations de combat contre le Hamas».

Il y a quelques jours, une enquête d’Europe 1 a révélé que 4185 Français sont mobilisés au sein de l’armée de l’occupation israélienne à Ghaza. La nouvelle a fait réagir le député de La France insoumise (LFI) pour demander le «jugement de ces combattants en France pour crime de guerre». «Il s’agit du contingent le plus important après celui des Etats-Unis.

Au regard des crimes de guerre commis par l’armée israélienne, aussi bien à Ghaza qu’en Cisjordanie, il est inacceptable que des citoyens français y participent.

Alors que l’ONU, par la voix de plusieurs de ses rapporteurs spéciaux, alerte sur les risques génocidaires, que plus de 17 000 Palestiniens ont été tués, la présence de citoyens de nationalité française déshonore la France», s’indigne le parlementaire français.

Une multinationale de la mort

Il appelle aussi la France «à condamner avec la plus grande fermeté cette participation à des crimes de guerre». «Je demande au ministre de la Justice que les personnes de nationalité française (y compris les binationaux) coupables de crimes de guerre soient traduites devant la justice française.

La colonisation constituant un crime contre l’humanité, les citoyens de nationalité française qui y participent dans les territoires palestiniens doivent aussi répondre de leurs actes devant la justice», ajoute-t-il.

Ces révélations confirment que l’armée israélienne devient une multinationale de la mort, dont l’objectif est l’extermination des Palestiniens de Ghaza. Tout récemment en Afrique du Sud, le gouvernement a dû réagir avec fermeté pour empêcher l’engagement de ses ressortissants dans les rangs de l’armée israélienne.

Il a menacé de poursuivre en justice les coupables et de déchoir de la nationalité sud-africaine les personnes naturalisées qui rejoignent l’armée de l’occupation israélienne à Ghaza.

Réagissant à cette nouvelle donne, l’Organisation mondiale de sécurité anticorruption (Omsac) condamne fermement l’utilisation de mercenaires étrangers par l’armée israélienne dans le cadre de son offensive dans la Bande de Ghaza.

«L’Omsac exprime sa vive préoccupation quant à l’utilisation de mercenaires étrangers dans des conflits armés et appelle à des enquêtes internationales approfondies sur cette question. Il est crucial de déterminer dans quelle mesure de telles opérations impliquant des mercenaires sont conformes au droit international.

Les accusations d’utilisation de mercenaires dans un conflit armé soulèvent des questions sur la légitimité et la responsabilité des parties impliquées», indique l’organisation dans un communiqué.

L’Omsac assure qu’elle continuera de surveiller de près cette affaire et de plaider en faveur d’une action internationale appropriée pour faire la lumière sur ces opérations et garantir que les auteurs de telles activités soient traduits en justice.

«La lutte contre l’impunité dans les conflits armés est un pilier de la mission de l’Omsac, qui s’engage à promouvoir la transparence, l’intégrité et l’éthique dans le monde entier», précise-t-on dans le même document.

 

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