Gaz naturel : Le GECF table sur une augmentation des investissements d’ici à 2050

17/03/2024 mis à jour: 06:07
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Photo : D. R.

L’investissement dans la production du gaz naturel est crucial ; car d’ici 2050, la demande va connaître un accroissement important, surtout dans les pays asiatiques.

C’est une des conclusions du rapport annuel Global Gas Outlook 2050, élaboré par le forum des pays exportateurs de pétrole. Il incite les pays producteurs à investir davantage dans la production de gaz naturel qui va jouer un rôle de premier plan dans le mix énergétique futur avec les énergies renouvelables et l’hydrogène vert.

Pas moins de 8900 milliards de dollars sont nécessaires pour investir dans l’industrie gazière afin de se préparer à cette forte demande à prévoir, indique le rapport du GECF.

Il souligne que la consommation d’énergie devrait croître régulièrement au cours des trois prochaines décennies, avec une augmentation de 20% justifiée par l’augmentation de la population mondiale de 1,7 milliard d’individus d’ici à 2050 (passant à 9,7 mds de personnes sur la planète) et par le doublement de la taille de l’économie mondiale.

Le niveau de la demande mondiale sur le gaz naturel évoluera de 34% d’ici 2050 (avec 5360 milliards de mètres cubes contre 4015 mds de mètres cubes en 2022), alors que sa part dans le bouquet énergétique mondial passera à 26%.

La hausse de la demande sera le fait principalement du secteur de la production d’énergie, notamment l’électricité pour remplacer le charbon, en contribuant à hauteur de 500 milliards de mètres cubes et occupant 37% de la croissance globale de la demande.

Le rapport du GECF cite également les facteurs de l’urbanisation d’une part qui atteindra un taux de 65%, ainsi que la croissance du PIB réel devant doubler notamment en Asie Pacifique et en Afrique. «Cette édition du Global Gas Outlook de GECF a été élaborée en 2023, année qui a marqué deux étapes décisives.

La mi-parcours du Programme de développement durable des Nations unies à l’horizon 2030 et le tout premier bilan mondial dans le cadre de l’Accord de Paris…», rappelle le SG du GECF, Mohamed Hamel, en notant la complexité de trouver un équilibre entre la transition vers des systèmes énergétiques à faibles émissions pour atténuer le changement climatique et la promotion du développement économique et de la lutte contre la pauvreté. Les disparités dans l’accès à l’énergie demeurent et vont même augmenter à l’avenir.

L’Afrique, représentant 18% de la population mondiale, consomme par habitant près de 9 fois moins que l’Amérique du Nord, qui elle ne représente que 6% de la population mondiale. «En 2050, cet écart restera considérablement élevé, puisqu’il sera multiplié par 7», alerte le GECF. D’où le rôle crucial du gaz naturel, en faveur d’un développement durable, juste et équitable.

«Changement crucial»

L’Afrique, à elle seule, nécessite un investissement de 1100 mds de dollars afin de parvenir à une croissance appréciable de la production dans la région.

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la crise énergétique de 2022 a favorisé une croissance significative de 22% dans l’investissement pétrolier et gazier en amont dans le but d’assurer la sécurité énergétique.

«Un changement crucial après près d’une décennie caractérisée par des sous-investissements dans le secteur», fait remarquer le rapport du GECF. La production de gaz naturel devrait croître de 33% à partir de 2022 afin d’arriver aux 5300 mds de mètres cubes escomptés en 2050.

L’Afrique, l’Eurasie et le Moyen-Orient seront les théâtres de cette expansion de la production. Le Global Gas Outlook du GECF prévoit une augmentation de l’utilisation du gaz naturel dans l’électrification mais aussi dans l’industrie sous l’effet de l’augmentation de la demande sur les produits pétrochimiques et les engrais, contribuant de manière importante au développement du secteur agricole et dans à la sécurité alimentaire.

Le mix énergies renouvelables et gaz naturel permettra un niveau de 68% de l’approvisionnement total en électricité d’ici 2050.

Si la production offshore de gaz naturel évoluera avec un taux moyen annuel de 1,6% (pour atteindre 1800 mds de mètres cubes en 2050), la production onshore connaîtra un rythme de croissance faible de 0,8% par an.

La production de gaz non conventionnel continuera son rythme haussier pour atteindre un potentiel de 1400 mds de mètres cubes, soit 27% du volume mondial de production de gaz. Le gaz naturel liquéfié GNL dominera, quant à lui, le marché du gaz.

Selon les projections du rapport, le commerce des gazoducs de longue distance sera dépassé à partir de 2026 par le commerce du GNL.

Ce dernier va même doubler d’ici 2050 pour atteindre 805 millions de tonnes, soit 64% du gaz échangés. Et la bonne nouvelle pour l’Afrique réside dans le fait que 70% des exportations de GNL d’ici 2050 auront une provenance africaine. 
 

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