Gaz naturel en Europe : Les prix atteignent leur plus haut niveau en 2024

16/11/2024 mis à jour: 00:50
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Le marché accumule des inquiétudes à l’approche de l’expiration de l’accord de transit de gaz entre la Russie et l’Ukraine - Photo : D. R.

Le marché accumule des inquiétudes à l’approche de l’expiration de l’accord de transit de gaz entre la Russie et l’Ukraine, prévu à la fin de l’année, alors qu’aucun nouvel accord n’est en vue.

Les prix de référence du gaz naturel en Europe ont nettement augmenté, atteignant leur plus haut niveau depuis novembre 2023, stimulés par un temps froid qui impacte le niveau de stockage, et la perspective de l’arrêt de l’approvisionnement en gaz russe par gazoduc, via l’Ukraine.

Les contrats à terme néerlandais sur le gaz naturel TTF, la référence pour les échanges de gaz en Europe, ont enregistré ces derniers jours une nette progression, s’établissant jeudi dernier, à 45,40 euros ( 47,83 dollars) par mégawattheure (MWh). Le marché accumule des inquiétudes à l’approche de l’expiration de l’accord de transit de gaz entre la Russie et l’Ukraine, prévu à la fin de l’année, alors qu’aucun nouvel accord n’est en vue.

«La possibilité d’un arrêt de l’approvisionnement russe dans les mois à venir inquiète les négociants», estiment des traders cités par Platts. Dans ce contexte, le ministère allemand de l’économie a demandé à l’opérateur du terminal GNL Deutsche Energy Terminal (DET) de rejeter toute cargaison de GNL russe qui tenterait d’être livrée, ce qui renforce le sentiment de resserrement de l’offre, alors que les prévisions d’augmentation de la demande de GNL et de gaz s’amoncellent en ce début de saison froide.

Par ailleurs, les stocks de gaz s’épuisent plus rapidement que l’année dernière. En cas d’hivers froids, le rythme actuel des retraits pourrait laisser les stocks dans un état déplorable, note Platts.

«Il semble (…) que la situation de stockage pourrait bientôt cesser d’être confortable, car les stocks s’épuisent à un rythme beaucoup plus élevé que l’année dernière et des marchés clés comme les Pays-Bas ont déjà des stocks en recul, remplis à environ 80%», indique un analyste.

Les stocks de gaz européens étaient remplis à 92,58%, selon les dernières données de l’Aggregated Gas Storage en date du 12 novembre, contre 99,37% il y a un an. Le taux de retrait est en moyenne de 0,039% depuis le début de l’hiver, ce qui contraste avec le taux d’injection de 0,09% enregistré au cours de la même période l’année dernière.

Au cours de la semaine, les stocks de gaz européens ont baissé de 2,16% entre le 5 et le 12 novembre, contre une baisse de 0,13% l’année dernière au cours de la même période.

Pour le GNL, «il existe un fort potentiel de hausse des prix, car la demande européenne de GNL devrait augmenter, l’offre russe est réduite de moitié et il existe une possibilité raisonnable d’avoir un temps plus froid que la normale en Europe ou en Asie», a déclaré un analyste principal de recherche pour le GNL européen et russe chez Commodity Insights.

Pour la première fois cette année, les prix du GNL en Europe du Nord-Ouest sont plus cher par rapport aux prix de référence en Asie du Nord-Est, les inquiétudes européennes concernant les pénuries d’approvisionnement renforçant le sentiment haussier. 

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