Les membres du Front contre la répression et pour les libertés affirment, dans un communiqué rendu public hier, avoir eu espoir de voir un début d’apaisement après la requalification de chefs d’inculpation d’ordre criminel retenus contre certains détenus. Ils réitèrent l’«exigence démocratique» de libération de tous les détenus politiques.
Plusieurs partis et acteurs politiques multiplient ces derniers jours les appels à la libération de tous les détenus politiques. Une exigence réitérée hier par le Front contre la répression et pour les libertés qui a vu récemment le jour et dont la principale tâche est de tout faire pour mettre un terme à la répression dont sont victimes des militants politiques et associatifs.
Les animateurs de ce front composé de partis politiques et des représentants de la société civile s’inquiètent de la situation qui prévaut dans le pays sur le plan des libertés : «Depuis plusieurs semaines, la situation politique nationale du pays est rythmée par plusieurs arrestations et de multiples procès politiques intentés à des dizaines de militants politiques, associatifs, syndicalistes, activistes, journalistes, blogueurs», souligne le communiqué rendu public hier par le front.
Et de préciser que «les tribunaux algériens sont transformés en machines broyant le multipartisme, les libertés d’opinion, d’organisation, de presse et de pensée et que cette politique liberticide et d’abus n’a épargné aucune forme d’action politique».
Dans le communiqué, les membres du front dénoncent l’arrestation de Tahar Khouas, membre fondateur du front ainsi que d’autres militants qui agissent, expliquent-ils, par des moyens pacifiques pour la libération des détenus politiques et d’opinion et pour une solidarité avec les familles des détenus.
«Ces militants et activistes sont arbitrairement emprisonnés avec de lourds chefs d’inculpation qu’autorise l’article 87 bis du code pénal qui assimile des activités politiques ordinaires à des faits terroristes», s’insurgent les acteurs du front qui citent également le journaliste El Kadi Ihsène, signalant que ce même article est brandi contre le responsable de Radio. M, poursuivi pour «appartenance à une organisation terroriste».
Ces partis politiques et défenseurs des droits de l’hommes détenus avaient espoir de voir un début d’apaisement après la requalification de chefs d’inculpation pour certains détenus, dont notamment la suppression de l’accusation d’ordre criminel, l’abandon de poursuites ou la relaxe prononcée dans plusieurs cas, «mais notre espoir s’est aussitôt dissipé avec de nouvelles convocations et condamnations de citoyens pour des faits souvent liés à leur participation au hirak révolutionnaire», regrettent les animateurs du front qui réitèrent l’«exigence démocratique» de la libération de tous les détenus politiques. Comme ils lancent un appel à l’arrêt de la répression «sous toutes ses formes et à l’ouverture du champ politique et des médias à tous les Algériens».